Le 3 avril 2025, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a examiné une affaire d’escroquerie impliquant un individu accusé d’avoir soutiré 5 millions de francs CFA à un quinquagénaire en lui vendant des “savons de chance” prétendument dotés de pouvoirs mystiques. Le plaignant affirme que ces produits, censés améliorer sa situation financière, ont eu l’effet inverse, aggravant ses difficultés économiques.
L’accusé, poursuivi pour “escroquerie via internet”, prétendait servir d’intermédiaire entre le plaignant et un marabout réputé. Il aurait prescrit des rituels et fourni des savons mystiques, tout en imposant des interdits spirituels, notamment l’abstinence sexuelle. À la barre, le prévenu a nié les accusations, attribuant l’échec des rituels au non-respect des consignes par le plaignant. Cependant, le parquet a souligné que tous les numéros de téléphone utilisés pour les transactions étaient enregistrés au nom de l’accusé, suggérant qu’il aurait agi seul en usurpant une identité spirituelle pour escroquer la victime.
Le ministère public a requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans fermes, assortie d’une amende d’un million de francs CFA. Il a également demandé que le prévenu verse trois millions de francs CFA de dommages et intérêts à la victime. Le verdict est attendu pour le 19 mai 2025.
Cette affaire illustre la recrudescence des escroqueries mystiques au Bénin. Des cas similaires ont été rapportés, notamment celui d’un marabout condamné en juin 2023 à deux ans de prison pour avoir escroqué une somme de 500 000 francs CFA à une commerçante en lui vendant un “savon magique” censé prospérer son commerce. De même, en février 2024, deux marabouts ont comparu devant la CRIET pour avoir soutiré 10 millions de francs CFA au directeur général adjoint d’une banque ivoirienne, en lui promettant une “caisse magique” capable de multiplier son argent.
Ces incidents soulignent la nécessité pour les citoyens de faire preuve de vigilance face aux offres de services mystiques promettant richesse et succès, et rappellent l’importance de signaler de telles pratiques aux autorités compétentes.
