Bénin – Dassa : des dizaines de corps abandonnés à la morgue, une inhumation collective prévue

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Bénin – Dassa : des dizaines de corps abandonnés à la morgue, une inhumation collective prévue

La justice donne jusqu’au 20 mai aux familles et services concernés pour retirer les dépouilles

Dassa-Zoumè – Un appel solennel a été lancé par le Procureur de la République près le tribunal de première instance de Dassa concernant une situation de plus en plus préoccupante : plusieurs corps entreposés à la morgue de l’hôpital de zone de Dassa sont abandonnés depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, sans que leurs proches ne se soient manifestés.

Dans un avis officiel diffusé le 20 avril 2025, le Procureur appelle les familles, les proches ou les unités de police concernées à procéder à l’identification et au retrait de ces corps avant le mardi 20 mai 2025 à 10 heures précises. Passé ce délai, les autorités procéderont à une inhumation groupée dans le respect de la dignité humaine, mais sans possibilité de restitution ultérieure.

Une réalité inquiétante

Ce phénomène d’abandon de dépouilles en milieu hospitalier n’est pas nouveau au Bénin, mais il prend de l’ampleur ces dernières années. Qu’il s’agisse de personnes décédées dans des conditions non élucidées, de victimes d’accidents ou de patients anonymes, ces corps deviennent un véritable fardeau logistique et sanitaire pour les hôpitaux, dont les capacités d’accueil sont limitées.

Selon des sources proches du centre hospitalier, plusieurs des corps entreposés à la morgue ne présentent aucune pièce d’identité, rendant leur identification difficile. D’autres auraient été déposés par les services de police après des enquêtes criminelles ou des accidents de la route, sans suite donnée.

Une question d’éthique et de santé publique

Outre l’aspect humain, le non-retrait prolongé des corps pose un problème sanitaire. Les morgues béninoises, souvent sous-équipées, n’ont pas les moyens de conserver indéfiniment les dépouilles dans des conditions optimales. Cela expose les agents hospitaliers et les visiteurs à des risques sanitaires, tout en saturant les espaces réservés aux nouveaux cas.

La justice béninoise, en concertation avec les autorités sanitaires, entend mettre fin à cette situation en encourageant les proches à se manifester. L’inhumation groupée envisagée, bien que conforme aux normes, reste une mesure de dernier recours, soulignant la gravité de la situation.

Un rappel au civisme

Cette annonce est aussi l’occasion pour les autorités de sensibiliser les citoyens à leurs responsabilités sociales et familiales, en insistant sur l’importance d’accompagner dignement les défunts. L’État invite également les services de sécurité à une meilleure traçabilité des corps transférés aux morgues afin d’éviter les oublis ou négligences.

À suivre : Une liste des noms ou signalements disponibles pourrait être rendue publique pour aider à l’identification. Les familles concernées sont invitées à se rapprocher de la direction de l’hôpital de zone de Dassa ou du tribunal de première instance.

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