
Par la rédaction de Dunia News
Bénin, juin 2025 — Le tribunal de première instance de Porto-Novo a rendu ce mardi un verdict exemplaire : l’enseignant H. H., reconnu coupable de harcèlement sexuel sur l’une de ses élèves, a été condamné à 10 ans d’emprisonnement ferme. La victime, une fillette de 12 ans, était scolarisée dans l’établissement où l’homme exerçait en tant qu’enseignant.
Le drame s’est déroulé dans un collège public de la commune. L’enseignant, réputé discret et apprécié de ses collègues, aurait abusé de sa position pour approcher la jeune fille et instaurer un climat d’emprise psychologique et de pressions répétées. Les faits, révélés grâce au courage de la victime et au soutien de ses parents, ont rapidement été portés devant la justice.
L’affaire a suscité une vive émotion au sein de la communauté éducative. Alertées par les parents, les autorités ont ouvert une enquête. Plusieurs témoignages d’élèves et de personnels ont corroboré les soupçons de harcèlement. Le procès, tenu à huis clos pour protéger l’identité de la victime, a été marqué par des révélations glaçantes sur la répétition des gestes et propos déplacés de l’enseignant.
La condamnation à 10 ans de réclusion constitue l’une des peines les plus lourdes jamais prononcées dans une affaire de harcèlement sexuel en milieu scolaire au Bénin. Le juge a souligné dans son verdict le caractère « particulièrement grave et destructeur » de l’acte, insistant sur la nécessité de protéger les mineurs dans les espaces censés les éduquer et les élever.
Cette affaire relance le débat sur la protection des élèves face aux abus de pouvoir au sein des établissements scolaires. Plusieurs associations de défense des droits de l’enfant appellent à un audit national sur les cas de violences sexuelles en milieu scolaire. Elles réclament également des formations obligatoires pour les enseignants sur l’éthique et la gestion des rapports avec les élèves.
Nombre de victimes n’osent pas parler, par peur de représailles ou de ne pas être crues. Ce cas révèle l’importance d’un encadrement renforcé, d’espaces de parole pour les élèves, et d’une tolérance zéro face aux comportements déplacés. Le gouvernement béninois, bien que doté de lois progressistes en matière de lutte contre les violences basées sur le genre, est régulièrement interpellé sur l’application effective de ces textes.
Cette décision de justice marque une avancée notable, mais elle ne doit pas rester un cas isolé. Protéger nos enfants, c’est aussi assainir l’environnement éducatif, en formant, en sanctionnant, et surtout, en écoutant. La parole des enfants doit devenir sacrée. Et chaque salle de classe, un sanctuaire d’apprentissage, jamais un terrain de chasse pour des prédateurs en blouse.
Dunia News réaffirme son engagement pour l’enfance et continuera de suivre cette affaire ainsi que d’autres cas similaires. Toute victime ou témoin d’abus peut contacter les numéros verts mis en place par les associations de protection de l’enfance.