
Lors des récentes audiences du procès concernant la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, un cadre du ministère béninois des Finances disparu en 2010, de nouveaux éléments ont émergé, suscitant de vives interrogations.
Découverte du téléphone portable à la présidence
L’un des points saillants du procès est la révélation selon laquelle le téléphone portable de Dangnivo aurait été retrouvé au sein de la présidence de la République du Bénin. Cette information a été mise en lumière par l’avocat de Codjo Alofa, principal accusé dans cette affaire, qui a interrogé le colonel Firmin Boko, ancien chef de la police judiciaire, sur les circonstances entourant cette découverte.
Témoignage de Donatien Amoussou
Parallèlement, Donatien Amoussou, coaccusé dans cette affaire, a apporté un témoignage troublant. Il a affirmé avoir été contacté par le colonel Séverin Koumassègbo, alors responsable de la sécurité à la présidence, qui lui aurait remis le téléphone de Dangnivo en lui demandant de déclarer publiquement l’avoir trouvé, en échange d’une somme de 500 000 francs CFA. Amoussou aurait refusé cette proposition.
Incohérences et contradictions
Le procès a également mis en évidence des incohérences dans les déclarations des accusés. Codjo Alofa, initialement arrêté pour vol en août 2010, avait avoué le meurtre de Dangnivo, avant de se rétracter en affirmant avoir été contraint d’endosser la responsabilité en échange d’une promesse financière. De son côté, Amoussou a déclaré avoir été sollicité en 2013 par des agents des services de renseignement pour avouer le meurtre, en échange de divers avantages, ce qu’il aurait refusé.
Poursuite du procès
Face à ces révélations et contradictions, le tribunal de Cotonou a ordonné des investigations complémentaires pour faire la lumière sur les zones d’ombre de cette affaire. Le procès se poursuit, avec l’audition de nouveaux témoins et l’examen de preuves supplémentaires, dans l’espoir d’élucider les circonstances entourant la disparition de Pierre Urbain Dangnivo.