
Le procès concernant la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, cadre du ministère de l’Économie et des Finances au Bénin, s’est ouvert le 11 mars 2025, après plus de 15 ans d’attente. Lors de cette première audience, des révélations troublantes ont été faites, impliquant notamment des personnalités proches du pouvoir de l’époque.
Codjo Cossi Alofa, principal accusé, a nié toute implication dans la disparition de Dangnivo. Il a affirmé avoir été sollicité par le commissaire Alédji pour neutraliser un opposant au président en place à l’époque, sans connaître l’identité de Dangnivo. Il a également déclaré qu’une somme de 25 millions de francs CFA lui avait été promise en échange d’un faux aveu de culpabilité, somme qu’il n’a jamais reçue.
De son côté, Amoussou Donatien, accusé de complicité, a révélé avoir été impliqué dans des missions sous les ordres du colonel Koumassegbô, alors chef de la sécurité présidentielle. Il a admis avoir remis un téléphone à un journaliste en échange de 500 000 FCFA, tout en niant son implication directe dans la disparition de Dangnivo.
Ces déclarations mettent en lumière de possibles manipulations et pressions exercées par des personnalités influentes de l’époque, notamment au sein de la sécurité présidentielle, visant à entraver la manifestation de la vérité dans cette affaire.
Le procès, qui se tient devant le tribunal de première instance de Cotonou, se poursuivra avec l’audition de nouveaux témoins et la présentation de preuves supplémentaires, dans l’espoir de faire toute la lumière sur cette affaire qui a marqué l’histoire judiciaire du Bénin.