
Leur rêve d’exil vers un pays du Golfe tourne court
Cotonou, 20 juin 2025 – Un nouveau dossier mettant en lumière les dérives de la migration irrégulière a été présenté cette semaine devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) à Cotonou. Cinq jeunes femmes originaires du Togo ainsi qu’un homme béninois sont poursuivis pour usage de fausses pièces d’identité, dans ce qui semble être un vaste réseau de départs frauduleux vers un pays du Golfe.
Selon les informations communiquées par le parquet spécial de la CRIET, les prévenus auraient tenté d’embarquer pour un État de la péninsule arabique, munis de documents falsifiés, notamment des cartes d’identité, passeports et certificats de résidence falsifiés. L’objectif déclaré : rejoindre un emploi dans le secteur domestique, via des canaux non officiels.
🧳 Une filière bien organisée
D’après les premiers éléments du dossier, le Béninois interpellé jouerait le rôle d’intermédiaire, spécialisé dans la fabrication et la fourniture de documents frauduleux. Les Togolaises, quant à elles, auraient été recrutées par l’entremise d’un « contacteur » promettant un emploi à l’étranger contre des frais allant de 300.000 à 500.000 francs CFA. Les documents falsifiés servaient à masquer leur véritable identité ou nationalité, facilitant ainsi les démarches auprès d’agences de voyage complices.
👮 Arrestation à l’aéroport
C’est lors d’un contrôle à l’aéroport international de Cotonou, quelques heures avant leur embarquement, que les failles dans les pièces d’identité ont été détectées par la police des frontières, entraînant l’arrestation immédiate du groupe. L’enquête ouverte a révélé l’existence possible d’un réseau transfrontalier, entre le Bénin et le Togo, exploitant la précarité de jeunes femmes en quête de vie meilleure.
⚖️ Enjeux juridiques et humains
Les accusés encourent des peines de prison et des amendes, en vertu de la législation béninoise en matière de fraude documentaire et de trafic de migrants. Toutefois, les avocats de la défense appellent à une prise en compte des motivations sociales et économiques qui ont poussé les jeunes femmes à s’engager dans ce processus illégal.
« Ce sont des victimes autant que des coupables. Ce procès doit aussi interroger la société sur la pression migratoire et l’exploitation des vulnérabilités », a déclaré Me Adjovi, avocat d’une des accusées.
🚨 Un phénomène préoccupant
Le cas de ces 6 individus n’est pas isolé. Les autorités béninoises et togolaises font face à une augmentation alarmante des cas de faux documents liés aux projets migratoires, souvent vers le Moyen-Orient. Les jeunes femmes, notamment, sont ciblées par des réseaux promettant des emplois fictifs de domestiques ou d’aide-soignantes, dans des conditions souvent proches de l’exploitation.
🔎 Dunia News continuera à suivre cette affaire devant la CRIET, dont le verdict est attendu dans les prochaines semaines. Cette affaire relance le débat sur la régulation des agences de voyage, les politiques migratoires régionales, et la responsabilité des réseaux clandestins qui exploitent l’espoir.
📝 Rédaction : Dunia News – Service Justice & Faits de société