
Lagos, Nigéria – 12 mai 2025
La violence urbaine continue de faire des victimes à Lagos. Ce matin du lundi 12 mai, Kazim, un chauffeur travaillant pour un particulier, a été la cible d’un braquage violent aux abords de l’arrêt de bus de Yanoba, sur le trajet qu’il emprunte quotidiennement pour se rendre au travail.
Selon le témoignage recueilli par Dunia News, il était environ 5h50 lorsqu’il a été interpellé par trois jeunes hommes, âgés de 25 à 28 ans, armés d’un pistolet artisanal. « Ils m’ont encerclé et demandé mon téléphone. Je leur ai donné ce que j’avais, un simple téléphone à touches. Quand ils ont vu que ce n’était pas un smartphone, ils m’ont laissé partir… puis ils m’ont tiré dans le dos », raconte Kazim, allongé sur son lit d’hôpital, visiblement épuisé.

Blessé et en état de choc, Kazim a tenté d’appeler à l’aide. « Au début, tout le monde fuyait. Puis, quand ils ont vu que j’étais au sol, des passants ont accouru. » Il sera transporté à bord d’un Keke Maruwa (tricycle motorisé) jusqu’à un hôpital de proximité.
Mais la tragédie ne s’arrête pas là.
Refus de soins : un obstacle mortel
À son arrivée à l’hôpital, l’équipe médicale refuse de le prendre en charge sans un rapport de police, procédure exigée dans certains établissements au Nigéria pour les blessures par arme. Faute de soin immédiat, Kazim est contraint de se rendre dans un commissariat pour obtenir le document nécessaire.
« On lui a tiré dessus, il perdait du sang, et pourtant, on lui a demandé d’aller d’abord à la police… », dénonce un proche.
Ce retard crucial dans la prise en charge a mis sa vie en grave danger. Ce n’est qu’après cette démarche administrative que Kazim a enfin été admis à l’hôpital, dans un état critique. Son pronostic vital reste engagé à l’heure où nous publions cet article.
Un appel à l’action des autorités
Ce drame soulève une fois de plus les problématiques criantes de l’insécurité urbaine, de l’accès aux soins d’urgence et de la bureaucratie dans le système de santé nigérian.
Des citoyens, des ONG locales et des personnalités commencent déjà à réagir sur les réseaux sociaux, appelant à des réformes urgentes. « Kazim ne doit pas devenir un chiffre de plus. Il est temps que le gouvernement de l’État de Lagos prenne ses responsabilités », peut-on lire dans un post partagé massivement ce matin.
Dunia News appelle les autorités locales à ouvrir une enquête immédiate, à sécuriser les zones de transport à haute fréquentation comme Yanoba, et à revoir d’urgence les protocoles hospitaliers en matière de soins aux victimes d’agressions armées.
La vie de Kazim ne doit pas être en vain. C’est l’heure de la vigilance, de la solidarité, mais surtout de l’action.