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Burundi : Une Campagne Électorale Sous Haute Tension en Vue des Scrutins de 2025

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Burundi : Une Campagne Électorale Sous Haute Tension en Vue des Scrutins de 2025

La République du Burundi s’apprête à entrer dans une phase politique cruciale avec l’ouverture imminente de la campagne électorale pour les élections législatives et communales. Prévue du 13 mai au 2 juin 2025, cette campagne marque le début d’un processus électoral dense qui s’étalera sur plusieurs mois, avec pour point culminant les élections présidentielles de 2027.

Un décret présidentiel, signé le 9 mai 2025, encadre officiellement cette période électorale. Selon ce texte, seuls les partis politiques, coalitions et candidats indépendants validés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) auront le droit de mener campagne durant cette période définie. La CENI a récemment publié la liste des entités autorisées à participer aux élections du 5 juin 2025 : 21 partis politiques, une coalition regroupant quatre formations, ainsi que 10 candidats indépendants ont été retenus pour ce double scrutin.

Les élections législatives et communales prévues le 5 juin ne constituent qu’une première étape. Elles seront suivies par les élections sénatoriales programmées pour le 23 juillet, puis par les scrutins des conseillers collinaires et de quartiers fixés au 25 août. Ces rendez-vous électoraux, s’ils se déroulent dans le calme, devraient permettre au pays d’entamer un nouveau cycle démocratique en prélude à l’élection présidentielle de 2027.

Cependant, plusieurs incertitudes planent sur cette campagne. Le contexte économique difficile, notamment la pénurie persistante de carburant qui touche de nombreuses régions du pays, pourrait sérieusement entraver la mobilité des candidats et de leurs équipes. Les observateurs s’inquiètent déjà des répercussions logistiques que cette crise énergétique pourrait engendrer, risquant d’accentuer les inégalités entre formations politiques disposant de moyens importants et celles aux ressources limitées.

Le Burundi garde en mémoire les élections de 2020, marquées par une nette victoire du parti CNDD-FDD. À l’époque, 13 partis, deux coalitions et 18 candidats indépendants étaient en lice, témoignant déjà d’un paysage politique fragmenté. Cinq ans plus tard, la multiplication des acteurs laisse entrevoir une compétition encore plus ouverte, mais aussi potentiellement plus tendue.

Alors que le pays entre dans cette période électorale stratégique, les enjeux sont multiples : assurer la transparence du processus, garantir la sécurité des candidats et des électeurs, et maintenir la stabilité dans un contexte socio-économique fragile. Le bon déroulement de cette séquence électorale constituera un test majeur pour les institutions burundaises et pour la crédibilité de la démocratie dans le pays.

imam chroniqueur Babacar Diop

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