Ce vendredi 11 avril, les marchés à bétail de Moulvoudaye et de Kalfou resteront fermés. D’après un haut responsable de l’Association nationale des commerçants à bétail du Cameroun (Ancbc), cette mesure conservatoire a été prise par les autorités administratives de la région de l’Extrême-Nord pour prévenir de nouveaux débordements entre les populations des deux localités, en attendant un règlement définitif du différend qui les oppose.
Tout est parti d’un mécontentement exprimé par les responsables du marché hebdomadaire de Moulvoudaye (qui se tient chaque vendredi). Ces derniers dénoncent la concurrence jugée déloyale du marché à bétail de Kalfou, ouvert l’an dernier, et dont les activités se déroulent également les vendredis.
Ce chevauchement d’agenda commercial alimente la colère à Moulvoudaye. Un premier mouvement d’humeur, largement relayé sur les réseaux sociaux, a eu lieu en février dernier. Puis, la semaine dernière, un affrontement a éclaté entre les deux camps, rapidement maîtrisé par les forces de sécurité.
En réponse à cette escalade de tensions, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, a entamé une série de consultations avec les principaux acteurs de cette crise sociale. Après les autorités traditionnelles des deux villes, il avait prévu de rencontrer, ce 10 avril, les responsables des deux marchés à bétail.
Le président de l’association des commerçants et transitaires tchadiens, venu de Bongor (Tchad), était également convié à cette réunion, les deux marchés étant alimentés en bétail venu du pays voisin. Toutefois, cette rencontre a été reportée sine die.
« Le gouverneur s’est excusé. Il a dû se rendre à Yaoundé de toute urgence pour une importante réunion », confie un responsable du marché à bétail de Kalfou.
Dans l’attente d’une nouvelle date de concertation, la méfiance entre Moulvoudaye et Kalfou, distantes de 17 kilomètres, est à son paroxysme, selon notre source.
« Aujourd’hui, le nombre de véhicules en provenance de Moulvoudaye qui traversent Kalfou pour se rendre au marché hebdomadaire du jeudi à Yagoua a considérablement diminué », observe-t-il. Et d’ajouter qu’une issue rapide à cette crise est vivement souhaitée.
