Dans une correspondance adressée aux gouverneurs de région, Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale (Minat), a interdit le recours aux « gros bras » dans les procédures de recouvrement forcé de créances, d’expulsion ou de déguerpissement.
Le ministre dénonce une pratique où ces individus sont souvent engagés à la place des forces de l’ordre légalement habilitées, agissant parfois comme des milices au service de particuliers dans les conflits fonciers.
« Ces derniers se distinguent la plupart du temps par des agissements portant gravement atteinte à l’ordre public, caractérisés par des voies de fait résultant de violences et brutalités de toutes sortes », a-t-il précisé.
Atanga Nji rappelle aux gouverneurs que « la constitution et l’entretien de milices privées sont interdits sur l’ensemble du territoire national ». Il leur demande de « mettre définitivement un terme à ce phénomène dans leurs zones de commandement respectives ».
Cette mesure s’inscrit dans une politique plus large visant à réglementer l’utilisation de civils pour des missions relevant de l’autorité de l’État. Depuis plusieurs années, le gouvernement tente d’encadrer strictement le recours à des personnels non étatiques pour des fonctions régaliennes.
En avril 2021, Georges Elanga Obam, ministre de la Décentralisation et du Développement local, avait déjà exigé des préfets « l’interdiction systématique » du port d’uniformes par les agents municipaux arborant la mention « police municipale ». Ces agents sont régulièrement impliqués dans des bavures suscitant l’indignation des populations.
Enfin, le ministre Atanga Nji rappelle que, dans le cadre du privilège du Trésor, les huissiers peuvent solliciter l’assistance des forces de l’ordre, sous réserve d’une autorisation préalable des autorités administratives.