Le Social Democratic Front (SDF) amorce un tournant décisif dans sa trajectoire politique. Ce samedi 24 mai à Bafoussam, le parti d’opposition a tenu une session stratégique de son Comité exécutif national (NEC), placée sous le signe de la reconquête, avec en première ligne son président national, l’honorable Joshua Osih.
Désormais officiellement investi candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2025, Joshua Osih n’a pas mâché ses mots devant une salle remplie de militants, de cadres et de sympathisants venus témoigner leur attachement au parti. « Vous m’avez choisi comme candidat à la présidentielle. Je vais gagner ces élections », a-t-il déclaré d’un ton résolu, lançant ainsi les premières flèches d’une campagne qui s’annonce déterminée.
Mais l’heure n’était pas qu’aux proclamations. Le leader du SDF a voulu poser un diagnostic sans complaisance de l’état actuel de sa formation politique. Entre défections notoires, affaiblissement de l’implantation locale et perte de terrain face au RDPC et au MRC, notamment dans la région de l’Ouest, le SDF fait face à des vents contraires. Et pourtant, pour Osih, c’est justement dans l’adversité que doit naître la renaissance.
Le mot d’ordre du jour à Bafoussam était clair : restructurer le parti à la base, réinvestir chaque circonscription, et surtout, garantir une présence effective dans chaque bureau de vote lors du scrutin à venir. Pour Joshua Osih, il ne s’agit plus de participer pour figurer, mais de se battre pour convaincre et pour gagner. « Le SDF doit redevenir un parti de proximité, enraciné dans les réalités des Camerounais. Notre avenir se construit à partir de chaque quartier, de chaque village, de chaque voix », a-t-il martelé.
Cette mobilisation intervient à un moment charnière, alors que l’échiquier politique camerounais semble en pleine recomposition. Conscient de l’usure du temps, Osih veut repositionner le SDF comme une force de proposition crédible, portée par un projet clair, moderne et fédérateur.
S’engager dans la bataille présidentielle avec la promesse de la victoire est un pari ambitieux, presque audacieux, dans un paysage politique dominé depuis des décennies par le parti au pouvoir. Mais le président du SDF en est convaincu : seul un discours de clarté, soutenu par une organisation solide et une stratégie de terrain efficace, peut inverser la tendance.
À Bafoussam, il ne s’agissait pas d’un simple rassemblement partisan, mais d’un signal fort : celui d’un parti qui, malgré les turbulences, veut se réinventer et reprendre sa place sur la scène nationale.
Reste à savoir si cette dynamique pourra être maintenue, amplifiée et concrétisée dans les mois cruciaux qui précèdent le rendez-vous électoral d’octobre 2025.
