« A un moment donné, il faut laisser la place à quelqu’un d’autre » , c’est ce que pense Père Albert Legrand, curé de la paroisse Saint Mathias de Foto dans la région de l’ouest réagissant sur la probable candidature de Paul Biya âgé de 92 ans aux prochaines élections présidentielles prévues en octobre au Cameroun. Il l’a indiqué hier dimanche 5 janvier 2025 lors de son homélie.
Définitivement , ce n’est pas le grand amour entre l’Eglise catholique et les autorités de Yaoundé. Après les sorties la semaine passée de certains évêques fustigeant la candidature de Paul Biya aux prochaines élections présidentielles, ce sont les prêtres qui ont depuis peu emboîté le pas .
Dans cette vague de dénonciations , le Père Albert Legrand, curé de la paroisse Saint Mathias de Foto dans la région de l’ouest du Cameroun a joint sa voix pour s’opposer à une nouvelle candidature du Président camerounais Paul Biya au pouvoir depuis 41 ans.
Au cours de son homélie du dimanche 5 Janvier 2025, le curé a affirmé que « Pensons à l’alternance. A un moment donné, il faut laisser la place à quelqu’un d’autre. […] Vous ne jouez pas souvent au football ? Je pense qu’à plusieurs reprises, on a changé des joueurs, non ? Kylian Mbappe, quand il est fatigué, on le remplace, non ? ».
Un pied de nez aux sympathisants du président Paul Biya qui appellent depuis peu leur champion à se mettre en lice dans le cadre de la présidentielle à venir.
Les propos du curé s’inscrivent dans le prolongement de la levée de boucliers des évêques du Cameroun qui depuis quelques jours demandant le départ de Paul Biya à la tête du Cameroun.
Cette sortie des hommes de Dieu de l’église Catholique a d’ailleurs fait réagir Grégoire Owona, membre du comité central du RDPC, parti au pouvoir. Sur les antennes de la chaîne de télévision privée Équinoxe TV, il a indiqué ” sa surprise” quand à la sortie des évêques et a fait savoir que Paul Biya ” avait encore à donner au Cameroun”.
Rappelons que le 48e séminaire des évêques a ouvert ses portes le weekend dernier et va se poursuivre cette semaine à Buea. Il n’est pas hasardeux de penser que le communiqué final de cette concertation touchera un mot sur la position de l’église catholique concernant les élections présidentielles prévues en octobre 2025 au Cameroun.
