Cameroun : Quand la politique devient refrain

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La séquence a fait le tour des écrans : Chantal Biya, Première dame du Cameroun, lançant d’un ton enjoué — « Allô mes enfants, votez Paul Biya ! Ayoba, ayoba, ayoba ! » — comme une rengaine. Si certains y ont vu une scène légère, d’autres y lisent le symbole d’un pouvoir qui s’essouffle et d’une politique réduite à un spectacle.

Depuis plus de quarante ans, le Cameroun vit au rythme d’un même refrain : le nom de Paul Biya revient à chaque élection comme une évidence imposée. Le pays, pourtant riche en talents et en jeunesse, semble enfermé dans un cycle d’immobilisme où la politique s’anime plus sur les podiums que dans les débats.

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La vidéo de Chantal Biya n’est pas seulement virale, elle est révélatrice : révélatrice d’un système où la fidélité au leader supplante la réflexion citoyenne, où le charisme remplace la vision. Dans un contexte de chômage massif, de tensions sociales et de soif de renouveau, cet épisode interroge la place du peuple dans la vie politique camerounaise.

Derrière les chants et les sourires, une vérité demeure : le Cameroun ne manque pas d’énergie, il manque d’écoute et d’alternance. La jeunesse ne veut plus danser autour du pouvoir, elle veut participer à sa reconstruction.

Le slogan ne peut plus remplacer la solution. Le pays a besoin d’idées neuves, de débats sincères, et d’un leadership tourné vers l’avenir, pas vers la nostalgie du passé.

✍🏾 Tossoukpe Frédéric Herman
Dunia News – Analyse politique

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