La morbidité palustre en grossesse est passée d’environ 26 % en 2021 à 21 % en 2023, révélant une baisse de 23,8 % en trois ans au niveau national selon les chiffres publiés par l’INS.
« cette baisse est le résultat de deux actions contenues dans la stratégie de prévention du paludisme chez les femmes enceintes à savoir le Traitement préventif intermittent (TPIg) et l’utilisation de la moustiquaire imprégnée à longue durée d’action (Milda) » a expliqué l’INS.
Concernant le TPIg, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) recommande l’administration d’au moins trois doses de Sulfadoxine-Pyrimethamine aux femmes enceintes lors des consultations prénatales à partir de la 13e semaine de grossesse. S’agissant des Milda, ces moustiquaires sont distribuées gratuitement lors des consultations prénatales.
Bien qu’en baisse, la morbidité palustre reste forte chez les femmes enceintes. En 2023, 203 cas pour 1000 ont été dénombrés au Cameroun, selon l’INS, qui révèle que près du quart des femmes enceintes ont été affectées par le paludisme entre 2021 et 2023.
La morbidité palustre persistante chez les femmes enceintes pourrait être attribuée à une faible couverture en troisième dose de TPIg. A titre d’illustration, « entre janvier et décembre 2023, 51 % de femmes enceintes ont reçu au moins 3 doses de TPIg contre la cible de 65 % attendue », souligne l’INS.
L’institut explique que cela est dû notamment à la faible couverture en consultations prénatales, à la faible accessibilité aux formations sanitaires (manque d’argent) et à la rupture de la Sulfadoxine-Pyrimethamine dans les hôpitaux.
Pour renforcer la prévention du paludisme chez les femmes enceintes, l’INS recommande entre autres au gouvernement d’assurer la disponibilité pérenne et continue de la Sulfadoxine-Pyrimethamine dans les hôpitaux, d’intensifier les efforts de lobbying auprès des partenaires financiers pour faciliter l’achat de la Sulfadoxine-Pyrimethamine et d’assurer sa distribution gratuite en supprimant les barrières financières à son accès.