Le ministre des Transports vient de prendre une mesure interdisant la commercialisation « sans agrément ou Autorisation de mise sur le marché » de médicaments au sein des agences de voyage et des véhicules de transport en commun. « Cette mesure intervient dans le cadre de la volonté du gouvernement de lutter contre les faux médicaments et le trafic illicite des produits pharmaceutiques », précise un communiqué signé du ministre des Transports, Jean Ernest Ngalle Bibehe.
Il n’est désormais plus rare, lors d’un déplacement d’une ville à une autre, d’être interpellé par des hommes et des femmes proposant des remèdes bon marché, capables de résoudre tout problème de santé. Or, l’article 53 de la loi n°90/035 du 10 août 1990 portant exercice et organisation de la profession de pharmacien au Cameroun dispose que « tout délit, étalage ou distribution de médicaments est interdit sur la voie publique, dans les foires et marchés à toute personne, même titulaire du diplôme de pharmacien ».
Cependant, cette situation est devenue tellement courante dans les transports interurbains qu’elle semble désormais banale. Pourtant, les spécialistes en médecine n’ont de cesse d’alerter sur le fait que les médicaments doivent être vendus uniquement dans les officines agréées par l’État, sous prescription préalable d’un médecin. Toute délivrance de produits pharmaceutiques non réglementée expose à des conséquences graves pour la santé.
Les conditions de vie précaires des populations contribuent à la prospérité de cette activité illicite. C’est dans ce sens que le communiqué du ministre des Transports « porte à la connaissance des acteurs du secteur des transports routiers opérant sur l’ensemble du territoire national qu’il est formellement interdit de vendre toutes formes de médicaments ou produits pharmaceutiques sans agrément ou Autorisation de mise sur le marché (AMM), au sein des gares routières et dans les véhicules de transport public de masse ». Le membre du gouvernement ne manque pas de prévenir que « tout contrevenant à ladite mesure s’expose à des sanctions prévues par la réglementation en vigueur. »
Il convient de rappeler que, selon les dernières données de la direction générale des Douanes, 727 millions 39 mille 10 FCFA d’amendes ont été infligées en 2024 aux acteurs du commerce illicite. Le bilan complet de l’opération « Halte au commerce illicite » au cours de l’année dernière fait état d’un montant total de 1 milliard 966 millions 628 mille 496 FCFA de droits compromis et d’amendes infligées.