COMMENT RETENIR TOUT CE QU’ON LIT : L’ART DE FAIRE HABITER LES LIVRES EN SOI

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COMMENT RETENIR TOUT CE QU’ON LIT : L’ART DE FAIRE HABITER LES LIVRES EN SOI

Par Imam chroniqueur Babacar Diop

Lire un livre, c’est entrer dans un dialogue silencieux avec des siècles d’intelligence. Mais combien de fois fermons-nous un ouvrage avec enthousiasme… pour tout oublier quelques jours plus tard ? Retenir, c’est faire descendre le savoir du papier au cœur, comme on fait descendre une graine dans la terre.

Comme le disait Ibn al-Qayyim :

« La science, ce n’est pas ce qu’on lit dans les livres, mais ce qui se grave dans le cœur et guide l’action. »
(Miftâh Dâr as-Sa‘âda, vol. 1, p. 89)

Cet article propose un art de lire pour ne plus simplement parcourir les mots, mais les habiter, les assimiler et les transmettre.

Lire avec une intention pure

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Tout commence par l’intention. Lire pour se cultiver est bien, mais lire pour se transformer est mieux.
L’Imam al-Ghazâlî rappelait :

« Chercher la science sans intention droite, c’est semer sur un rocher. »
(Ihyâ’ ‘Ulûm ad-Dîn, vol. 1, p. 32)

Avant d’ouvrir un livre, interroge-toi : Pourquoi lis-je ?
La lecture, quand elle devient une quête de sens, réveille la mémoire profonde.

Imam chroniqueur Babacar Diop : « J’ai compris que la lecture n’a d’âme que lorsqu’elle sert à purifier celle du lecteur. Un livre lu sans intention est comme une lampe sans huile. »

Lire activement, pas passivement

Un livre n’est pas un monologue. Il est un miroir et parfois un adversaire.
Le philosophe américain Mortimer Adler l’exprimait ainsi :

« Lire un livre activement, c’est mener un dialogue avec lui. »
(How to Read a Book, 1940, p. 47)

Surligne, questionne, conteste, annote. C’est en débattant intérieurement avec les idées qu’elles s’impriment durablement.
Le cerveau ne retient pas ce qu’il effleure, mais ce qu’il travaille.

Imam chroniqueur Babacar Diop : « Je parle à mes livres comme à des maîtres exigeants. Quand une idée me bouscule, je la relis jusqu’à ce qu’elle devienne mienne. »

Résumer pour mieux retenir

Fermer le livre, puis reformuler ce qu’on vient de lire : voilà l’exercice roi de la mémoire.
Les neuroscientifiques John Dunlosky et Katherine Rawson ont démontré que cette “récupération active” est la technique la plus efficace pour consolider la mémoire (Psychological Science in the Public Interest, 2013).

En d’autres termes, ce n’est pas la relecture qui fixe le savoir, mais la reviviscence de ce qu’on a compris.

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Tenir un carnet de lecture

Les anciens érudits tenaient des carnets pour conserver les perles de leurs lectures.
Ibn al-Jawzî écrivait :

« Je notais ce que mon cœur goûtait dans les livres, pour le retrouver quand ma mémoire s’éloignait. »
(Sayd al-Khâtir, p. 14)

Dans ton carnet, inscris :

le titre du livre,

cinq idées majeures,

trois citations marquantes,

une application concrète à ta vie.

Ce rituel transforme la lecture en héritage personnel.

Imam chroniqueur Babacar Diop : « Mon carnet de lecture est mon miroir. J’y vois la trace des livres qui m’ont changé et ceux qui ne m’ont qu’effleuré. »

Réviser, pour que la mémoire devienne fidèle

Selon la “courbe de l’oubli” d’Hermann Ebbinghaus, sans révision, nous perdons 80 % des informations en un mois.
Relire ses notes à J+1, J+7 et J+30 permet de stabiliser la mémoire à long terme.

Les savants du passé récitaient régulièrement leurs notes. Ibn Taymiyya disait :

« Répéter, c’est revivifier la science, car elle meurt dans l’oubli. »
(Majmû‘ al-Fatâwâ, vol. 10, p. 46)

Enseigner et transmettre

Le savoir ne devient vivant que lorsqu’il se partage.
Le Prophète ﷺ a dit :

« Transmettez de moi, ne serait-ce qu’un verset. »
(Sahîh al-Bukhârî, n° 3461)

Expliquer à autrui, prêcher, ou simplement raconter ce qu’on a lu, renforce la mémoire de celui qui transmet.

Imam chroniqueur Babacar Diop : « Enseigner ce qu’on lit, c’est comme allumer une autre lampe sans éteindre la sienne. Le feu du savoir ne diminue pas, il se multiplie. »

Méditer et appliquer

Lire sans appliquer, c’est collectionner des graines sans les semer.
Cheikh El Hadji Malick Sy rappelait :

« Ce que tu comprends et ne pratiques pas devient un poids pour ton âme. »
(Khassaïdes et lettres, éd. IFAN, 1962, p. 78)

Applique chaque semaine une idée tirée de ta lecture. C’est ainsi que la connaissance devient lumière.

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En résumé : les sept clefs du lecteur éveillé

  1. Intention pure
  2. Lecture active
  3. Résumé de mémoire
  4. Carnet de lecture
  5. Révision espacée
  6. Transmission vivante
  7. Application spirituelle

Imam chroniqueur Babacar Diop :
« Lire, c’est rencontrer un auteur ; retenir, c’est rencontrer soi-même. Entre les lignes d’un livre, on découvre souvent les pages manquantes de sa propre âme. »

Conclusion

Retenir un livre, ce n’est pas seulement un exercice intellectuel : c’est un acte spirituel. C’est faire du savoir une demeure, et non un passage.
Le livre devient alors un compagnon intérieur, un souffle qui continue à parler quand les mots se sont tus.

« La lecture ne vaut que si elle élève le cœur autant que l’esprit. »
— Imam chroniqueur Babacar Diop

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