
Moroni, le 28 février 2025 – Alors que le mois sacré de Ramadan approche, le gouvernement comorien intensifie ses efforts pour lutter contre la flambée des prix des produits de première nécessité. Face aux inquiétudes croissantes des ménages, ces mesures visent à garantir un accès équitable aux denrées de base et à préserver le pouvoir d’achat des citoyens, particulièrement en cette période de forte consommation.
Plafonnement des prix et contrôles accrus : une riposte ferme contre la spéculation
Dans un décret publié cette semaine, les autorités ont fixé un plafond sur plusieurs produits essentiels, notamment le riz, l’huile, le sucre et la farine, afin de contenir les hausses spéculatives souvent observées à l’approche du Ramadan.
Le ministre de l’Économie, Ahmed Salim, a réaffirmé la fermeté du gouvernement :
« Aucun abus ne sera toléré. Les contrevenants s’exposent à des sanctions sévères, allant de lourdes amendes à la fermeture administrative de leur commerce. »
Des brigades de contrôle économique seront déployées dans tout le pays pour surveiller les prix et assurer la transparence. Un numéro vert a également été mis en place pour permettre aux citoyens de signaler toute augmentation abusive.
Exonérations fiscales et accélération des importations : alléger les coûts pour tous
Conscient du poids des taxes sur les prix, le gouvernement a suspendu temporairement les droits de douane sur les produits alimentaires de base. Cette mesure vise à faciliter l’entrée massive de marchandises et à stabiliser les prix sur le marché intérieur.
Mohamed Abdallah, économiste et expert en politiques publiques, salue cette initiative :
« Cette exonération est une réponse concrète pour lutter contre l’inflation importée. Si elle est bien appliquée, elle pourrait entraîner une baisse réelle des prix pour les consommateurs. »
Les autorités douanières ont également reçu des instructions pour accélérer le dédouanement des cargaisons alimentaires afin d’éviter tout retard d’approvisionnement ou rupture de stock.
Un soutien direct aux familles les plus vulnérables
Au-delà des mesures économiques, le gouvernement lance un programme d’aide alimentaire destiné aux ménages les plus démunis. Des distributions de vivres – riz, dattes, huile – seront organisées dans les régions rurales et les quartiers défavorisés en collaboration avec des ONG locales.
Fatima Said, présidente d’une association humanitaire à Moroni, insiste sur l’importance de ces actions :
« Beaucoup de familles vivent dans la précarité et peinent à se nourrir dignement. Cette aide alimentaire est une bouée de secours essentielle pour elles, surtout pendant le Ramadan. »
Un dispositif de surveillance et de sanction renforcé
Pour garantir l’efficacité de ces mesures, un comité interministériel a été créé. Il sera chargé d’assurer un suivi rigoureux, d’évaluer l’évolution des prix et d’adapter les décisions en fonction des réalités du marché.
Le Premier ministre, Souleiman Mohamed, a averti :
« Ces mesures ne sont qu’un début. Nous veillerons à ce que chaque Comorien puisse vivre le Ramadan sans subir l’injustice de la spéculation. »
Vers une réforme durable pour stabiliser les prix
Si ces actions immédiates sont saluées, plusieurs experts appellent à des solutions à long terme. Selon Mohamed Abdallah :
« Pour enrayer définitivement la vie chère, il est impératif d’investir dans la production locale. Cela réduirait notre dépendance aux importations et stabiliserait les prix sur le long terme. »
À quelques semaines du début du Ramadan, le gouvernement comorien espère, grâce à ces mesures, apaiser les tensions économiques et permettre à chaque citoyen de vivre ce mois sacré dans la dignité et la sérénité.
— Rédaction : imam chroniqueur Babacar DIOP