Dans une déclaration officielle qui suscite de vives réactions sur la scène diplomatique internationale, le président français Emmanuel Macron a affirmé son soutien au droit d’Israël à se défendre, après une attaque menée par ce dernier contre l’Iran. Cette prise de position marque un tournant majeur dans la doctrine diplomatique traditionnelle de la France, longtemps fondée sur une neutralité prudente dans les conflits impliquant le Proche-Orient.
Une rupture avec la ligne gaullienne
Éric Danon, diplomate chevronné et ancien ambassadeur de France en Israël, a réagi à cette déclaration sur le plateau de BFM TV. Selon lui, la position du président français rompt avec les principes établis depuis l’époque du général Charles de Gaulle, notamment depuis la guerre des Six Jours en 1967. À l’époque, la France avait fermement condamné toute attaque menée en dehors du cadre d’une légitime défense avérée.
« Le communiqué affirme qu’Israël a le droit de se défendre. C’est très intéressant, car cette fois, Israël a attaqué le premier », a souligné Danon, ajoutant que cette rhétorique constitue une évolution profonde du discours diplomatique français.
Une position qui interroge les observateurs
Selon les analyses relayées par l’Agence Anadolu et basées sur un rapport de Majdi Ismail, le revirement français pourrait redéfinir ses alliances stratégiques au Moyen-Orient. Le soutien à une action militaire préventive — ou perçue comme telle — remet en question le principe de non-ingérence et de désapprobation des actes offensifs, traditionnellement défendu par Paris.
Danon, s’appuyant sur les termes mêmes du communiqué, insiste sur l’ambiguïté du discours : « Il y a là quelque chose de nouveau : Israël frappe le premier, et Paris parle de droit à la défense. Cela reconfigure notre lecture des conflits internationaux. »
Une décision à portée mondiale
Au-delà du contexte bilatéral entre Israël et l’Iran, la nouvelle orientation affichée par Emmanuel Macron semble aussi s’inscrire dans une volonté plus large de repositionnement géopolitique de la France. Alors que les tensions régionales s’intensifient, notamment avec les implications sécuritaires et énergétiques que pourrait entraîner une escalade militaire dans le Golfe, Paris semble vouloir envoyer un signal fort à ses alliés occidentaux.
Réactions sur les réseaux sociaux
Comme on pouvait s’y attendre, la déclaration a fait réagir de nombreux internautes. Certains dénoncent une forme de duplicité, voire d’hypocrisie, de la part de la France, accusée de soutenir un État perçu comme agresseur. D’autres y voient un alignement progressif sur la position américaine en matière de politique étrangère au Moyen-Orient. Quelques voix plus radicales parlent même d’un début de « croisade moderne » et appellent à la vigilance, en référence à des propos attribués au prophète Muhammad sur les signes de la fin des temps.
Vers une nouvelle doctrine française ?
Alors que la France s’était jusqu’ici évertuée à maintenir un équilibre entre les protagonistes du conflit israélo-arabe, ce soutien explicite à Israël pourrait marquer le début d’une révision doctrinale profonde. Reste à savoir si cette position s’inscrira dans la durée ou si elle n’est qu’une réponse circonstancielle à un épisode particulier du bras de fer entre Téhéran et Tel-Aviv.
En tout état de cause, cette évolution interpelle, à la fois sur le fond — en matière de droit international — et sur la forme, tant elle semble s’écarter de la tradition diplomatique française d’indépendance et d’équilibre. Les semaines à venir diront si cette nouvelle orientation devient un axe durable de la politique étrangère française, ou s’il s’agit d’un simple écart tactique dans un contexte explosif.
Imam chroniqueur Babacar Diop
