L’ex-ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Essy Amara, est décédé dans la nuit du 7 au 8 avril 2025, à son domicile à Abidjan-Cocody, a annoncé la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) sur sa page Facebook.
Né à Bouaké le 20 décembre 1944, Essy Amara a marqué l’histoire de la diplomatie ivoirienne et africaine par son engagement de longue date dans les relations internationales. Diplômé de grandes institutions, il débute sa carrière diplomatique dans les années 70 en tant que premier conseiller à l’ambassade de Côte d’Ivoire au Brésil. Une ressemblance frappante avec le légendaire footballeur Pelé lui avait valu une grande popularité à cette époque.
Un parcours impressionnant au service de l’Afrique
Son talent pour la diplomatie le propulse rapidement sur la scène internationale. De 1975 à 1978, il occupe des fonctions importantes au sein des Nations unies à Genève, avant d’être nommé en 1981 à Buenos Aires, puis de retourner à New York entre 1981 et 1990. Cette expérience lui permet de présider le Conseil de sécurité de l’ONU en 1990, avant d’assumer la présidence de la 49ème session de l’Assemblée générale des Nations unies de 1994 à 1995.
Essy Amara devient également un acteur clé dans le processus d’intégration africaine. De 2001 à 2003, il occupe le poste de secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), l’institution qui se transformera en Union africaine (UA). Sa carrière a contribué de manière significative à l’unité et à la coopération sur le continent africain.
Une diplomatie pragmatique
Plus qu’un simple politicien, Essy Amara s’était toujours décrit comme « plus diplomate que politicien ». Sa vision de la diplomatie reposait sur des principes de dialogue, de paix et de respect mutuel entre les nations. Ces valeurs ont guidé ses nombreuses missions de médiation, et son rôle au sein de la communauté internationale n’a cessé de croître au fil des années.
Un homme engagé en politique
Bien que sa carrière diplomatique ait été marquée par une reconnaissance internationale, Essy Amara a également joué un rôle dans la politique ivoirienne. En 2015, il se lance dans la course à la présidence, déclarant sa candidature en opposition à Alassane Ouattara. Cependant, à trois semaines du scrutin, il retire sa candidature, soulignant son engagement pour la paix et la stabilité du pays, tout en restant fidèle à son rôle de médiateur.
Une perte immense pour la Côte d’Ivoire et l’Afrique
La disparition d’Essy Amara laisse un vide immense dans la diplomatie ivoirienne et africaine. Son expertise, son intégrité et son sens de l’engagement auront marqué l’histoire contemporaine du continent. Les hommages se sont multipliés après l’annonce de son décès, avec des dirigeants africains et internationaux saluant son parcours exceptionnel et ses contributions à la paix et à la diplomatie.
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a exprimé sa profonde tristesse et ses condoléances à la famille du défunt, soulignant que la Côte d’Ivoire perd un de ses plus grands serviteurs de l’État et de la diplomatie. Le monde entier perd une figure respectée et admirée.
Essy Amara laisse derrière lui un héritage impressionnant, non seulement par ses nombreuses fonctions diplomatiques, mais aussi par ses principes de justice, de paix et de solidarité qu’il a incarnés tout au long de sa carrière. La Côte d’Ivoire et l’Afrique garderont à jamais en mémoire l’homme qui a consacré sa vie à servir les intérêts de la nation et du continent.
Iman chroniqueur Babacar DIOP
