
Washington / Kinshasa / Bangui – Avril 2025
Une vague d’inquiétude traverse les capitales africaines après la circulation de documents internes du Département d’État américain suggérant la fermeture potentielle de plusieurs ambassades en Afrique subsaharienne. L’Érythrée, la Gambie, le Lesotho, la République démocratique du Congo, le Soudan du Sud et la République du Congo (Congo-Brazzaville) seraient concernés, selon certaines sources.
Kinshasa, seule fermeture confirmée à ce jour
À ce jour, seule l’ambassade des États-Unis à Kinshasa (RDC) a officiellement suspendu ses services consulaires. La raison évoquée : la dégradation rapide de la situation sécuritaire dans l’est du pays, marquée par la montée en puissance du groupe rebelle M23. Le Département d’État a également recommandé à ses ressortissants de quitter la RDC dès que possible.
Cette décision s’inscrit dans un contexte régional tendu, où les ambassades deviennent des symboles sensibles en période d’instabilité. Toutefois, elle alimente une rumeur persistante : les États-Unis seraient en train de repenser leur présence diplomatique sur le continent africain.
Des documents « fuites » controversés : fermeture d’ambassades ou manipulation ?
Des documents confidentiels, partagés en interne au sein du Département d’État et ayant fait l’objet d’une fuite, laissent entendre une réorganisation stratégique à grande échelle. Elle inclurait la fermeture de plusieurs ambassades, la suppression du Bureau des affaires africaines, ainsi qu’une réduction de personnel dans plusieurs missions diplomatiques à travers l’Afrique.
Le secrétaire d’État Marco Rubio a immédiatement démenti l’authenticité de ces documents, les qualifiant de « faux » et de « tentatives de déstabilisation bureaucratique ». Néanmoins, le malaise persiste au sein du corps diplomatique américain, certains diplomates évoquant en coulisses des projets réels de recentrage des ressources diplomatiques vers l’Asie et le Moyen-Orient.
Une décision aux conséquences multiples
Pour les pays africains concernés, une telle démarche serait lourde de conséquences. Au-delà du symbole politique, la fermeture d’ambassades affecterait les relations bilatérales, les services aux citoyens, les échanges économiques et les programmes d’aide humanitaire. Elle pourrait aussi nourrir le sentiment d’abandon, dans un contexte où la présence américaine est souvent perçue comme un contrepoids stratégique face à d’autres puissances, notamment la Chine et la Russie.
Des analystes s’interrogent également sur le moment politique choisi pour relancer ce débat, alors que les États-Unis sont engagés dans une année électorale sous haute tension, et que l’ancien président Donald Trump, probable candidat à sa réélection, a déjà exprimé son intention de réduire l’engagement américain à l’étranger.
Vers une clarification officielle ?
Jusqu’à présent, aucune fermeture d’ambassade n’a été confirmée en Érythrée, Gambie, Lesotho, Soudan du Sud ou Congo-Brazzaville. Le Département d’État américain n’a pas publié de déclaration officielle listant les pays concernés.
En attendant, plusieurs chancelleries africaines ont demandé des clarifications diplomatiques, tandis que des organisations de la société civile appellent à une transparence accrue sur les intentions réelles de Washington.