« Le Haut-commissariat du Canada au Cameroun et au Gabon est fier d’annoncer que le Canada a lancé sa première stratégie pour l’Afrique ». Ce message Facebook, publié en fin de semaine dernière par cette représentation diplomatique, mentionne aussi que cette stratégie ambitionne de placer le continent africain au cœur des priorités du Canada.
Les diplomates canadiens en poste à Yaoundé annoncent qu’Ottawa est décidé à apporter un meilleur soutien à la jeunesse du Cameroun et du Gabon tout comme cette stratégie nourrit l’ambition de participer à renforcer les économies de ces deux pays.
C’est le 6 mars dernier que le gouvernement canadien a levé le voile sur le document intitulé « Stratégie du Canada pour l’Afrique : un partenariat pour une prospérité et une sécurité partagées ».
Les Libéraux, au pouvoir au Canada, ne cachent pas leur enthousiasme depuis la publication de ce document. « Par la voie de cette stratégie, le Canada tire parti de ses partenariats de longue date avec les pays africains pour créer des occasions sans précédent de prospérité et de stabilité qui profiteront aux populations canadienne et africaine pendant de nombreuses années », a déclaré Mélanie Joly, la ministre canadienne des Affaires étrangères.
Pour faire savoir que ce ne sont pas que des mots en l’air, le ministère canadien des Affaires étrangères fait diffuser sur le continent africain un communiqué de presse, qui présente, de manière sommaire, quelques opportunités destinées aux populations africaines, à la jeunesse du continent en l’occurrence.
Ce communiqué explique que le Canada veut maintenir « un partenariat continu sur le développement international, notamment en investissant dans la formation professionnelle des jeunes africaines et africains, la santé, le renforcement du lien entre le commerce et le développement, et la poursuite de la lutte contre les causes profondes des conflits ».
Autres axes prévus dans cette stratégie : la création des emplois, le développement des infrastructures et la promotion de la croissance économique durable. Ottawa veut aussi faire « progresser les priorités communes sur la scène internationale, afin de relever les défis mondiaux et d’aborder des enjeux d’intérêt mutuel, y compris les changements climatiques ».
A la réalité, cette stratégie était attendue depuis quelques mois. Surtout depuis la nomination, le 20 février dernier, de Ben Marc Diendéré comme envoyé spécial du Canada pour l’Afrique. Le gouvernement canadien avait pris le soin de mentionner que cette nomination annonçait la mise en œuvre d’une stratégie pour l’Afrique.
Mais bien avant la nomination de cet homme d’affaires canado-burkinabè, Ottawa ne cachait plus son envie d’améliorer ses relations avec l’Afrique.
Tout laisse croire que l’échec du Canada à obtenir un siège au conseil de sécurité des Nations unies en juin 2020 a convaincu le gouvernement canadien d’accélérer la réflexion sur une stratégie ambitieuse, la toute première du genre. Car il est évident, qu’en 2020, la candidature du Canada serait passée si les pays du continent l’avait soutenue.
