Djibouti : le Parlement supprime la limite d’âge présidentielle, ouvrant la voie à un sixième mandat pour Guelleh

Le Parlement djiboutien a voté, à l’unanimité, la suppression de la limite d’âge pour les candidats à l’élection présidentielle. Une réforme constitutionnelle majeure qui ouvre désormais la voie à une nouvelle candidature du président Ismaïl Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999.

Jusqu’ici, la Constitution fixait à 75 ans l’âge maximal pour se présenter à la magistrature suprême. Mais cette disposition appartient désormais au passé. À 77 ans, le chef de l’État en exercice pourra donc, s’il le souhaite, briguer un sixième mandat lors de la présidentielle prévue en 2026.

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Cette décision, qui doit encore être formellement entérinée, suscite à la fois espoirs et inquiétudes. Les partisans du président Guelleh saluent une mesure permettant de préserver la stabilité d’un pays stratégique de la Corne de l’Afrique, confrontée à de multiples foyers de tensions régionales. Ils mettent en avant les progrès économiques et la paix intérieure que connaît Djibouti depuis plus de deux décennies.

Mais pour les observateurs critiques, cette réforme renforce une tendance au verrouillage du pouvoir dans un État où les transitions démocratiques se font rares. Plusieurs organisations de la société civile appellent déjà à un débat national sur l’avenir politique du pays et sur la nécessité d’une alternance pacifique et préparée.

Ismaïl Omar Guelleh, réélu pour la cinquième fois en avril 2021, n’a pas encore officiellement annoncé sa candidature. Toutefois, ses soutiens, de plus en plus actifs, multiplient les appels à la continuité, mettant en avant la stabilité comme argument majeur dans une région minée par les conflits.

imam chroniqueur
Babacar Diop