El-Fasher sous le feu : Washington met en garde contre une nouvelle tragédie humanitaire au Soudan

Les États-Unis ont élevé la voix, ce samedi, face aux atrocités perpétrées à El-Fasher, dans le Nord-Darfour, où les Forces de soutien rapide (FSR) sont accusées d’avoir commis de graves violations contre les civils. Washington a dénoncé des violences « à caractère ethnique » et exhorté les belligérants à cesser les hostilités pour ouvrir la voie au dialogue.

Dans un communiqué diffusé sur le réseau social X, le département d’État américain a été sans équivoque : « Les FSR doivent cesser les représailles et les violences ethniques ; la tragédie d’El-Geneina ne doit pas se reproduire ». Les autorités américaines ont par ailleurs rappelé qu’« il n’existe pas de solution militaire viable » et que « tout soutien militaire extérieur ne fait que prolonger le conflit ».

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Une situation humanitaire en chute libre

Sur le terrain, la situation humanitaire se détériore rapidement. Selon l’agence Anadolu, Médecins sans frontières (MSF) a exprimé samedi sa profonde inquiétude quant au sort des milliers de civils pris au piège à El-Fasher, après la prise de la ville par les FSR. Les équipes de MSF basées à Tawila se préparent à recevoir un afflux massif de blessés et de déplacés.
Les Nations Unies avaient déjà qualifié la situation de « catastrophique », évoquant des « exactions pouvant constituer de graves crimes au regard du droit international ».

Reconnaissance partielle des faits

Le chef des FSR, Mohamed Hamdan Dagalo, alias Hemedti, a reconnu mercredi que des « violations » avaient bien été commises par ses hommes à El-Fasher. Il a assuré la mise en place de comités d’enquête destinés à faire la lumière sur ces actes. Mais sur le terrain, les observateurs doutent de l’efficacité de ces mesures dans un climat d’impunité généralisée.

Un conflit sans fin

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Depuis son déclenchement le 15 avril 2023, la guerre opposant l’armée soudanaise aux Forces de soutien rapide a fait plus de 20 000 morts et déplacé quelque 15 millions de personnes, d’après les estimations des Nations Unies et de sources locales. Les espoirs d’un cessez-le-feu durable semblent encore lointains, malgré la pression internationale et les appels répétés à la raison.

Imam chroniqueur
Babacar Diop