
Le président de la République, Emmanuel Macron, a ravivé le débat national sur la régulation de l’accès des mineurs aux plateformes numériques. Lors d’une intervention télévisée diffusée sur France 2, le chef de l’État a exprimé sa volonté de légiférer en interdisant l’accès aux réseaux sociaux aux enfants de moins de 15 ans. Une mesure qu’il juge nécessaire pour « protéger les jeunes » dans un contexte marqué par une recrudescence des violences juvéniles.
Cette annonce intervient à la suite d’un événement tragique survenu au collège Françoise Dolto de Nogent, dans le département de la Haute-Marne. Une surveillante de 31 ans a été mortellement poignardée par un élève alors qu’elle effectuait un contrôle de sacs à l’entrée de l’établissement. L’agression a suscité une onde de choc à travers le pays, ravivant les inquiétudes quant à la sécurité dans les établissements scolaires et le rôle de la violence juvénile.
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Selon les premières informations relayées par l’agence Anadolu, l’élève mis en cause, actuellement en garde à vue, avait déjà été identifié par le passé comme un élément perturbateur en classe. Toutefois, ces troubles semblaient s’être estompés ces derniers mois. Ironie tragique : l’adolescent, issu d’un foyer où les deux parents sont actifs professionnellement, était récemment désigné « ambassadeur contre le harcèlement scolaire » au sein de son collège. À ce stade de l’enquête, ses motivations demeurent floues.
Face à l’émotion suscitée par le drame, Emmanuel Macron a appelé à une « mobilisation européenne » pour encadrer plus strictement l’usage des réseaux sociaux par les mineurs. Il a également annoncé une autre mesure : l’interdiction de l’achat de couteaux en ligne pour les jeunes de moins de 15 ans. « Un jeune de quinze ans ne pourra plus acheter un couteau sur internet », a-t-il affirmé, en précisant que des amendes et des sanctions seront appliquées aux plateformes numériques qui ne respecteraient pas cette règle.
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La ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, s’est également exprimée, soulignant que le suspect « ne posait pas de difficultés particulières » récemment. Ce constat n’a fait qu’alimenter les débats sur les signaux faibles souvent négligés et sur les outils de prévention disponibles dans les établissements scolaires.
Alors que les appels à renforcer la sécurité dans les écoles se multiplient, le président de la République insiste sur la nécessité de ne pas rester inactif face à la montée de la violence. Si aucun accord européen n’émerge dans un délai proche, la France se dit prête à mettre en œuvre ces mesures de manière unilatérale.
Cette tragédie soulève des questions cruciales : comment encadrer l’accès au numérique pour les plus jeunes ? Quel rôle les plateformes doivent-elles jouer dans la protection des mineurs ? Et comment renforcer la prévention des actes violents dans les établissements scolaires ? Autant de sujets sur lesquels le gouvernement est désormais pressé d’agir.
Imam chroniqueur Babacar Diop