Ce soir, les regards du monde catholique étaient tournés vers la cheminée de la chapelle Sixtine. À 21 heures, une épaisse fumée noire s’est élevée dans le ciel romain, signifiant que les 133 cardinaux réunis en conclave n’ont pas encore désigné le successeur du Pape François.
La cérémonie, marquée par la solennelle fermeture des portes de la chapelle au cri de « Extra omnes »– « Que tous sortent »–, avait pourtant débuté dans une atmosphère de ferveur et de mystère, comme le veut la tradition pluriséculaire de l’Église catholique.
Mais ce soir, pas de fumée blanche, pas d’« Habemus Papam », pas encore de nom scandé depuis le balcon de Saint-Pierre. Le monde devra patienter : les délibérations reprendront demain matin, dès 10h30, heure de Rome.
La tâche des cardinaux électeurs est de taille. L’Église catholique, forte de plus de 1,3 milliard de fidèles, fait face à des défis contemporains majeurs : sécularisation croissante, crises internes, mutations géopolitiques et attentes de réforme. Le prochain pape devra incarner à la fois continuité spirituelle et souffle de renouveau.
Le Pape François, dont la renonciation historique a ouvert ce conclave, laisse derrière lui un pontificat marqué par l’humilité, l’ouverture vers les périphéries et la volonté de réforme, parfois à contre-courant de la Curie romaine.
Partout dans le monde, les croyants retiennent leur souffle. Sur les réseaux sociaux, l’annonce de la fumée noire a rapidement enflammé les réactions. Le blogueur Peupah Zouzoua, suivi pour son ton à la fois humouristique et moderne, a publié :
« Teguè interdit, l’envol sera poursuivi 🚶🏽♂️🦇 », une manière poétique de dire que la quête spirituelle continue, malgré l’attente.
La symbolique est forte. Le noir ne signifie pas l’échec, mais le cheminement. Dans cette nuit sans nom, les esprits prient, méditent, espèrent.
Demain matin, dans le silence sacré de la chapelle Sixtine, les bulletins passeront de main en main, porteurs d’un immense espoir. Peut-être alors le monde verra-t-il s’élever la fumée blanche, annonçant l’élection du 267ᵉ Souverain Pontife de l’Église catholique.
En attendant, les cloches restent muettes, les cœurs en veille. La foi, elle, ne faillit pas.
