Menu

Gabon : Oligui Nguema félicité avant même la proclamation officielle des résultats présidentiels

Partager cet article
Gabon : Oligui Nguema félicité avant même la proclamation officielle des résultats présidentiels

À quelques heures de la proclamation officielle des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 12 avril, le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, a pris les devants. Sur son compte Twitter, samedi soir, il a adressé ses « chaleureuses félicitations » à son « jeune frère », le général Brice Clotaire Oligui Nguema, pour ce qu’il qualifie de « victoire aux élections présidentielles du Gabon ».

Une félicitation anticipée qui soulève des questions

Le message du président Embaló, bien que fraternel, interpelle dans un contexte où les résultats officiels n’ont pas encore été publiés. Selon un communiqué du ministère gabonais de l’Intérieur, la proclamation des résultats provisoires est attendue ce dimanche 13 avril. Ce geste de félicitation anticipée pourrait être perçu comme un signe de soutien politique fort, mais aussi comme une pression implicite sur les institutions électorales.

Que s’est-il passé ?

Le scrutin présidentiel du 12 avril a rassemblé plus de deux millions d’électeurs dans un climat marqué par une forte attente populaire. Il s’agissait de la première élection depuis le renversement du président Ali Bongo Ondimba par un coup d’État militaire le 30 août 2023. Le général Oligui Nguema, qui avait alors été porté au pouvoir par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), s’était engagé à rendre le pouvoir aux civils à l’issue d’un processus démocratique.

Qui sont les principaux candidats ?

Huit candidats étaient en lice, dont le général Oligui lui-même, largement favori selon les observateurs. Face à lui, des figures telles qu’Alain Claude Bilie By Nze, ancien Premier ministre, ont tenté de rallier une opposition fragmentée. Bien que l’ACER (Autorité de Contrôle des Élections et du Référendum) ait salué un scrutin globalement pacifique, des incidents isolés ont été signalés dans certaines circonscriptions du Woleu-Ntem et de l’Ogooué-Maritime.

Quelles garanties pour la transparence ?

Le processus électoral a été accompagné de nombreuses réformes : révision du code électoral, inscription biométrique des électeurs, et présence accrue d’observateurs internationaux, notamment de l’Union africaine et de la CEEAC. Le gouvernement avait également promis un accès élargi aux médias publics pour tous les candidats et un déploiement technologique pour un dépouillement rapide et centralisé.

Pourquoi cette élection est-elle si importante ?

Outre la restauration de l’ordre constitutionnel, cette élection est perçue comme un test pour la crédibilité des autorités de transition. Le pays reste fragilisé par une économie dépendante du pétrole, un taux de chômage élevé, notamment chez les jeunes, et une dette publique avoisinant les 65 % du PIB. L’issue du scrutin aura donc un impact direct sur la reprise des négociations avec les bailleurs de fonds, dont le FMI et la Banque mondiale.

Quelles sont les premières réactions ?

Si la félicitation d’Embaló a fait grand bruit, d’autres voix africaines se sont montrées plus prudentes. Le président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye a rappelé « l’importance de respecter la voix du peuple gabonais jusqu’à la dernière étape du processus ». À Libreville, plusieurs QG de campagne restaient en alerte samedi soir, attendant les chiffres officiels.

Et maintenant ?

La Commission électorale devrait publier les résultats provisoires dans les prochaines heures. Si un second tour s’avérait nécessaire – scénario peu probable selon les premières estimations officieuses – celui-ci serait organisé d’ici fin avril. En cas de victoire au premier tour, le général Oligui Nguema serait confirmé à la tête de l’État gabonais, cette fois-ci à travers les urnes.

Un tournant dans l’histoire politique du Gabon ?

Quoi qu’il en soit, cette élection reste un moment charnière. Elle pourrait marquer la fin d’une période d’incertitude et l’amorce d’un nouveau contrat social entre les gouvernants et les gouvernés. Reste à savoir si les résultats, une fois proclamés, seront acceptés par tous. La stabilité du pays en dépend.

iman chroniqueur Babacar DIOP

Partager cet article

Recherche en direct

Catégories

Autres publications

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Activer les notifications Accepter Non, merci