Le président de la transition guinéenne, le général Mamadi Doumbouya, a accordé une grâce présidentielle à l’ancien chef de la junte, Moussa Dadis Camara, selon un décret lu à la télévision nationale le 28 mars 2025. Cette décision intervient huit mois après la condamnation de M. Camara à 20 ans de prison pour crimes contre l’humanité, en lien avec le massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry, où au moins 157 personnes ont été tuées et de nombreuses femmes violées lors de la répression d’une manifestation pacifique.
Le décret présidentiel justifie cette grâce par des “raisons de santé” invoquées par M. Camara. Toutefois, cette mesure suscite des réactions contrastées en Guinée. Si certains y voient un geste de réconciliation nationale, d’autres expriment des réserves quant à l’impunité potentielle pour des crimes aussi graves. Les familles des victimes du massacre de 2009, en particulier, pourraient percevoir cette grâce comme une remise en cause de la justice rendue.
Cette décision intervient dans un contexte politique tendu en Guinée, où le général Doumbouya, arrivé au pouvoir par un coup d’État en septembre 2021, est accusé de renforcer son emprise sur le pays et de réprimer l’opposition. Des observateurs estiment que cette grâce pourrait avoir des implications politiques, notamment en vue des futures échéances électorales.
