Hichem Miraoui assassiné dans le Var : une onde de choc nationale face à un acte raciste et islamophobe

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Hichem Miraoui assassiné dans le Var : une onde de choc nationale face à un acte raciste et islamophobe

Une vive émotion secoue la France depuis l’assassinat brutal de Hichem Miraoui, un ressortissant tunisien, survenu le 31 mai 2025 à Puget-sur-Argens, dans le département du Var. Cet acte de violence, qualifié de terroriste par les autorités religieuses et politiques, suscite une vague d’indignation à travers le pays.

La Grande Mosquée de Paris, par la voix de son recteur Chems-eddine Hafiz, a exprimé une condamnation ferme, qualifiant l’assassinat de Miraoui d’« acte terroriste, raciste et islamophobe ». Le recteur a dénoncé la montée des discours haineux en France et insisté sur la nécessité d’une mobilisation nationale contre cette forme de violence ciblée.

Le Parquet national antiterroriste (PNAT) s’est saisi de l’affaire. L’agresseur, Christophe B., un homme de 53 ans, a été arrêté peu après les faits. Selon les premiers éléments de l’enquête, il aurait diffusé des vidéos incitant à la haine contre les étrangers peu avant de passer à l’acte. L’homme était lourdement armé et a blessé une seconde victime, un ressortissant turc, lors de son attaque.

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Cette tragédie fait écho à un autre meurtre survenu quelques semaines plus tôt dans le département du Gard, où Aboubakar Cissé avait été tué dans des circonstances similaires. Pour de nombreuses voix, ces actes ne sont pas isolés, mais traduisent une tendance préoccupante dans le climat social français.

Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. Le ministre de l’Intérieur a condamné l’attaque deux jours après les faits, évoquant un « crime raciste et prémédité ». Plusieurs élus ont, quant à eux, tiré la sonnette d’alarme sur la banalisation des discours de haine, notamment sur les réseaux sociaux et dans certains médias.

De son côté, le gouvernement tunisien a exprimé sa préoccupation et exigé des garanties sur la sécurité de ses ressortissants en France. Cette demande fait écho à un sentiment de vulnérabilité partagé par de nombreuses communautés musulmanes vivant sur le territoire français.

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La question de la reconnaissance des actes islamophobes reste un point de friction. En 2024, le ministère français de l’Intérieur avait recensé 173 actes antimusulmans, un chiffre en baisse par rapport à l’année précédente. Toutefois, le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) en a comptabilisé 1 037, soulignant au contraire une augmentation inquiétante. Cette disparité statistique reflète les difficultés à cerner pleinement l’ampleur du phénomène.

Pour de nombreux observateurs, ces drames récents témoignent d’une urgence nationale : celle de lutter activement et sans ambiguïté contre toutes les formes de haine, en particulier celles visant les minorités religieuses. À l’heure où la cohésion sociale est mise à l’épreuve, l’assassinat de Hichem Miraoui agit comme un signal d’alarme.

Imam chroniqueur Babacar Diop

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