Inde : HMEL cède aux pressions américaines et met fin à ses importations de pétrole russe

Sous la pression croissante de Washington, la société indienne HPCL-Mittal Energy Limited (HMEL) a annoncé, ce mercredi, la suspension de ses achats de pétrole brut en provenance de Russie. Cette décision intervient dans un contexte de renforcement des sanctions occidentales visant le secteur énergétique russe.
Une suspension motivée par les nouvelles restrictions
Dans un communiqué relayé par l’agence Anadolu, la direction de HMEL – fruit d’un partenariat entre Hindustan Petroleum Corporation Limited (HPCL), entreprise publique, et le groupe privé Mittal Energy – a justifié cette mesure par les récentes décisions prises par les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni.
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« HMEL a déjà pris la décision de suspendre tout nouvel achat de brut russe à la suite des récentes annonces de nouvelles restrictions », a indiqué la société, tout en précisant que les commandes déjà passées seront honorées.
Un contexte de tensions commerciales
Cette décision intervient alors que Washington vient d’instaurer un tarif douanier de 50 % sur certaines importations indiennes, en partie motivé par la persistance de New Delhi à importer du pétrole russe. Selon plusieurs médias, le Premier ministre Narendra Modi aurait donné des assurances à l’ancien président américain Donald Trump quant à une réduction progressive de ces approvisionnements.
Une raffinerie stratégique dans le Pendjab
Basée à Bathinda, dans l’État du Pendjab, la raffinerie HMEL a souligné son engagement à respecter scrupuleusement les réglementations internationales. La direction affirme que toutes ses transactions font l’objet de procédures de diligence rigoureuses afin d’assurer leur conformité avec la politique nationale et les standards mondiaux.
Des divergences avec Moscou
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La décision indienne contraste avec les déclarations récentes de responsables russes. Le ministre de l’Énergie Sergey Tsivilev avait rappelé lundi que l’Inde restait un partenaire clé, représentant une part importante des exportations pétrolières de la Russie.
De son côté, le vice-ministre des Affaires étrangères Andrey Rudenko avait confirmé, le 20 octobre, la poursuite des livraisons vers l’Inde, malgré les pressions occidentales.
Un test pour la diplomatie énergétique indienne
Pour New Delhi, cette suspension marque un tournant dans sa politique énergétique, longtemps axée sur la diversification de ses sources d’approvisionnement. Si elle permet d’éviter un bras de fer avec Washington, elle pourrait réduire les marges de manœuvre économiques d’un pays fortement dépendant des importations de brut.
Selon l’analyste énergétique indien Sanjay Kapoor, auteur de Energy and Geopolitics in the New Asia (Oxford University Press, 2024, p. 212),
« l’Inde est prise entre deux feux : préserver sa souveraineté énergétique tout en maintenant de bonnes relations avec ses alliés occidentaux. »
Imam chroniqueur
Babacar Diop













