
Par imam chroniqueur Babacar Diop
Téhéran – L’Iran a exprimé de fortes réserves quant à la viabilité du cessez-le-feu en vigueur avec Israël, négocié sous l’égide des États-Unis. Lors d’un entretien téléphonique avec le ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Salman, le général Abdolrahim Mousavi, chef d’état-major de l’armée iranienne, a prévenu que son pays se tenait prêt à répondre « sévèrement » en cas de reprise des hostilités.
« Nous doutons sérieusement que l’ennemi respecte ses engagements, notamment en ce qui concerne le cessez-le-feu. C’est pourquoi nous sommes pleinement disposés à riposter avec fermeté à toute agression », a déclaré le haut gradé iranien, selon des propos relayés par les médias iraniens.
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Mousavi a également accusé Israël et les États-Unis de violer les normes du droit international, en évoquant les précédentes frappes menées contre des cibles iraniennes durant les pourparlers nucléaires indirects avec Washington. « Nous n’avons pas déclenché cette guerre, mais nous avons exercé notre droit de défense face à l’agresseur », a-t-il insisté.
L’agence de presse saoudienne SPA a confirmé l’appel entre les deux responsables, indiquant que la discussion a aussi porté sur les relations bilatérales en matière de défense et les développements récents dans la région.
Le conflit armé, qui a éclaté le 13 juin dernier, a duré douze jours. Il a été déclenché par des frappes aériennes israéliennes sur des installations militaires iraniennes, causant la mort de 606 personnes et faisant 5 332 blessés, selon le ministère iranien de la Santé. En réponse, Téhéran a mené des attaques de missiles et de drones contre Israël, faisant 29 morts et plus de 3 400 blessés, d’après un rapport de l’Université hébraïque de Jérusalem.
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Les États-Unis ont de leur côté ciblé trois installations nucléaires iraniennes, aggravant la tension régionale. Le cessez-le-feu, obtenu sous médiation américaine, est entré en vigueur le 24 juin.
Toutefois, la trêve reste précaire. Comme le rappelait déjà un article de Senego publié le 19 juin, l’escalade de la violence a suscité une vive inquiétude au sein de la communauté internationale. Une analyse complémentaire, parue le 22 juin sur la déclaration d’Istanbul et la position d’Israël, pointait également la fragilité des équilibres régionaux.
Avec cette nouvelle sortie du général Mousavi, l’Iran réaffirme sa posture défensive mais déterminée, alors que la paix demeure incertaine au Proche-Orient.