Israël intensifie ses frappes sur Beyrouth : tensions au plus haut avec le Liban à la veille de l’Aïd

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Israël intensifie ses frappes sur Beyrouth : tensions au plus haut avec le Liban à la veille de l’Aïd

La situation sécuritaire au Liban s’enlise dangereusement alors qu’Israël a mené dans la nuit de jeudi à vendredi plusieurs frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth, une zone largement associée au Hezbollah. Ces frappes surviennent en pleine montée des tensions entre les deux pays, et à la veille de l’Aïd al-Adha, fête musulmane majeure.

Selon les autorités israéliennes, les raids visaient des installations supposément utilisées par le Hezbollah pour la fabrication de drones. Cinq frappes distinctes ont été recensées dans le secteur de Dahiyé, une enclave chiite et bastion historique du mouvement pro-iranien.

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Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a justifié ces attaques dans un communiqué relayé par plusieurs médias israéliens :

« Il n’y aura pas de calme à Beyrouth, ni d’ordre ou de stabilité au Liban tant que la sécurité d’Israël ne sera pas garantie. Les accords doivent être respectés. Si cela n’est pas fait, nous continuerons à agir, avec force. »

Cette déclaration met en lumière la ligne dure adoptée par Tel-Aviv face à ce qu’il considère comme une menace permanente posée par le Hezbollah à sa frontière nord. Les tensions ont été ravivées malgré un cessez-le-feu officiellement en vigueur depuis le 27 novembre 2024.

En réponse aux frappes israéliennes, les plus importantes depuis plusieurs semaines, le président libanais Joseph Aoun et le Premier ministre Nawaf Salam ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « violation flagrante » du cessez-le-feu. Dans un communiqué publié sur le réseau X (anciennement Twitter), le chef de l’État libanais a fustigé une « agression » qui survient à un moment particulièrement sensible :

« Cette attaque constitue une provocation inacceptable à la veille d’une fête religieuse sacrée. Elle traduit un rejet manifeste par Israël de toute démarche sérieuse en faveur d’une paix juste dans la région. »

La présidence libanaise a par ailleurs réclamé l’intervention urgente de la communauté internationale pour « faire respecter les engagements pris dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu » et « prévenir une escalade qui pourrait embraser tout le Levant. »

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L’Iran, allié clé du Hezbollah, a également exprimé son indignation. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baghaei, a condamné ce qu’il a appelé une « agression flagrante contre l’intégrité territoriale et la souveraineté du Liban », appelant à une mobilisation diplomatique face à ce qu’il décrit comme une stratégie de provocation israélienne.

Ces frappes, les quatrièmes depuis la reprise officielle du cessez-le-feu, soulignent l’instabilité persistante au Liban, déjà fragilisé par une crise économique, politique et sociale majeure. La population libanaise, lasse des affrontements récurrents, s’inquiète de l’enlisement d’un conflit qui échappe de plus en plus aux mécanismes traditionnels de désescalade.

À mesure que les tensions s’intensifient, les observateurs internationaux redoutent une reprise à grande échelle des hostilités entre Israël et le Hezbollah, un scénario qui rappelle les sombres heures de la guerre de 2006. Dans un contexte régional explosif, la moindre étincelle pourrait raviver un conflit à l’issue incertaine.

-imam chroniqueur Babacar Diop

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