Un homme de 27 ans, de nationalité sénégalaise, a été arrêté par la police de Côme après avoir été découvert dans une situation de grande précarité, occupant de manière illégale un local privé. L’incident, survenu le 20 mars 2025, a attiré l’attention des résidents et des médias locaux sur les difficultés que rencontrent certains migrants en Italie.
Un refuge de fortune dans un local privé
Le signalement à la police a été effectué par l’administrateur de l’immeuble situé à Via Domenico Pino, après avoir constaté des signes d’intrusion répétée dans une petite pièce du sous-sol. D’après les premières constatations, l’homme aurait forcé un passage à travers un mur de la cave afin d’accéder plus facilement à l’intérieur du local, qu’il utilisait comme abri.
Lorsque les policiers sont arrivés sur les lieux, ils ont trouvé l’homme allongé sur un lit de fortune, entouré de quelques affaires personnelles. Le local, en très mauvais état, présentait des conditions d’hygiène et de sécurité déplorables.
Interrogé sur place, l’individu n’a pu fournir aucun document d’identification, soulevant des questions sur son statut juridique en Italie. Il était déjà connu des services de police pour des faits similaires et faisait l’objet d’une ordonnance d’expulsion.
Un passé marqué par l’errance et des antécédents judiciaires
D’après les rapports des forces de l’ordre, cet homme n’en était pas à sa première infraction. Les enquêtes ont révélé qu’il avait été interpellé à plusieurs reprises pour intrusion et occupation illégale de propriétés privées. Des ordonnances d’expulsion avaient déjà été émises contre lui, ce qui indique qu’il était en situation irrégulière sur le territoire italien avant même cet événement.
La police locale a rapidement procédé à son arrestation, et il pourrait faire face à des poursuites pour violation de domicile, destruction de propriété et séjour illégal. L’affaire est actuellement entre les mains des autorités judiciaires, qui détermineront les sanctions applicables.
Entre expulsion et débat sur l’itinérance des migrants
Cet incident met en lumière la situation délicate des migrants sans abri en Italie. Bien que son intrusion dans un local privé soit illégale, elle témoigne du désespoir de ceux qui se retrouvent sans logement et en situation irrégulière. La ville de Côme, comme d’autres en Europe, est confrontée à un défi croissant : celui de l’accueil des migrants et de la gestion des personnes en situation de grande vulnérabilité.
Les résidents de l’immeuble concernés par cette intrusion ont exprimé des réactions partagées. Certains ont manifesté leur soulagement quant à la fin de cette occupation illégale, tandis que d’autres s’interrogent sur la prise en charge des migrants dans la région. “Nous comprenons que la situation des migrants est difficile, mais nous devons aussi garantir la sécurité de nos logements”, a confié un habitant.
Pour prévenir toute nouvelle intrusion, l’entrée creusée par l’homme a été immédiatement scellée par une équipe de construction mandatée par l’administration de l’immeuble.
Quelles suites pour l’homme interpellé ?
L’avenir de cet homme demeure incertain. Une audience devant le tribunal de Côme déterminera s’il sera placé en centre de rétention en vue d’une expulsion ou s’il bénéficiera d’une quelconque aide sociale.
De leur côté, les associations d’aide aux migrants et aux sans-abri suivent de près l’affaire et réclament une meilleure prise en charge des personnes en situation irrégulière. “Ces individus ne sont pas seulement des contrevenants à la loi, ce sont aussi des personnes en situation de grande détresse”, a déclaré un représentant d’une ONG locale.
Par ailleurs, les autorités locales envisagent de renforcer les mesures de sécurité dans les bâtiments résidentiels pour prévenir ce type d’intrusion. Des dispositifs de surveillance supplémentaires et des systèmes d’alarme pourraient être mis en place afin de détecter les accès non autorisés.
Ce cas soulève une fois de plus la question de l’accueil et de l’intégration des migrants en Italie, entre politiques migratoires restrictives et réalités sociales difficiles à ignorer. Il met aussi en exergue les tensions croissantes entre la gestion de la précarité et la sécurité des citoyens. Reste à voir quelles seront les décisions des autorités face à ce dilemme humain et juridique.
Iman chroniqueur Babacar DIOP
