
Face à l’escalade dramatique des tensions militaires entre Israël et l’Iran, les autorités jordaniennes ont annoncé la fermeture immédiate et indéfinie de leur espace aérien. Cette décision, annoncée par le président de l’Autorité de régulation de l’aviation civile de Jordanie, Haitham Misto, vise à protéger les passagers et les infrastructures aéronautiques dans un contexte régional jugé extrêmement volatile.
La mesure a été confirmée par une déclaration officielle diffusée sur la chaîne nationale Al-Mamlaka. Selon Haitham Misto, l’ensemble du trafic aérien a été redirigé, laissant le ciel jordanien entièrement vide d’appareils civils. « Aucune durée précise n’a été fixée pour cette fermeture », a-t-il précisé, soulignant que la réouverture ne se fera qu’après une évaluation minutieuse des conditions de sécurité.
À lire aussi : Violents affrontements au nord du Mali : une embuscade meurtrière contre un convoi de l’armée malienne et Africa Corps
Cette décision survient après une brève réouverture de l’espace aérien dans la matinée du samedi, rapidement annulée dans la foulée d’une nouvelle flambée de violences entre Téhéran et Tel-Aviv. En effet, plusieurs sources concordantes rapportent que l’Iran a lancé des missiles visant des villes israéliennes, en représailles à une vaste offensive israélienne baptisée Lion Ascendant. Téhéran a riposté avec une opération intitulée Promesse sincère 3, qui aurait causé des pertes humaines et des dégâts matériels significatifs sur le territoire israélien.
Ces échanges de feu marquent une nette intensification du conflit latent entre les deux puissances régionales, qui jusqu’ici s’affrontaient essentiellement à travers des actions clandestines ou par l’intermédiaire de forces alliées. Cette fois, les hostilités ont pris une dimension ouverte et directe, avec des implications potentiellement lourdes pour l’ensemble du Moyen-Orient.
À lire aussi : Tensions Iran-Israël : une issue diplomatique encore possible selon Washington
Israël, bénéficiant d’un appui tacite de la part des États-Unis, semble désormais déterminé à affaiblir directement les capacités militaires iraniennes. Ce tournant stratégique rompt avec la logique de la « guerre de l’ombre » menée ces dernières années, et inquiète de nombreux observateurs internationaux quant à une possible extension du conflit.
La Jordanie, qui partage des frontières sensibles avec plusieurs foyers de tension, dont Israël, la Syrie et l’Irak, adopte une posture de prudence. En fermant son ciel, le royaume hachémite cherche à éviter tout risque d’incident aérien ou de débordement du conflit sur son territoire. Pour l’instant, aucun calendrier de réévaluation n’a été communiqué, mais les autorités promettent de suivre la situation heure par heure.
À lire aussi : Don de sang : un acte vital, éthique et spirituel au service de la vie
Ce développement souligne la fragilité persistante des équilibres géopolitiques au Moyen-Orient, et ravive les inquiétudes d’un embrasement régional plus large. Les diplomaties du monde entier suivent de près cette évolution, alors que les appels à la désescalade peinent à trouver un écho tangible sur le terrain.
Imam chroniqueur Babacar Diop