Journée mondiale de la population : l’Afrique face à la croissance, le Nord face au déclin

Partager cet article
Journée mondiale de la population : l’Afrique face à la croissance, le Nord face au déclin

Le 11 juillet 2025 marque une nouvelle Journée mondiale de la population. Tandis que de nombreux pays du Nord s’inquiètent de la baisse des naissances, l’Afrique voit sa jeunesse croître rapidement. Mais cette croissance, si elle n’est pas accompagnée, peut devenir vulnérabilité. Un décryptage à double entrée.

Ce 11 juillet, les Nations unies rappellent que nous sommes plus de 8 milliards sur Terre. Mais derrière ce chiffre planétaire, les réalités sont profondément contrastées. Là où certains pays s’inquiètent de la chute des naissances et du vieillissement, d’autres doivent gérer l’explosion de leur jeunesse, sans toujours avoir les moyens d’y répondre.

En Union européenne, au Japon ou encore en Corée du Sud, la fécondité est en chute libre. Avec 1,3 enfant par femme en moyenne, la question n’est plus de freiner la croissance, mais d’éviter l’effondrement démographique. Cela pose des défis majeurs :

  • Pénurie de main-d’œuvre,
  • Crise des retraites,
  • Vieillissement des campagnes,
  • Tensions identitaires face à l’immigration.

Certains parlent déjà de « déclin organisé », d’autres de rééquilibrage inévitable.

L’Afrique, elle, continue de croître. D’ici 2050, elle comptera près de 2,5 milliards d’habitants, soit un humain sur quatre. Dans des pays comme le Niger, le Tchad ou la République démocratique du Congo, les familles de 5 à 7 enfants restent courantes.

Mais cette croissance ne se traduit pas encore par un développement équivalent :

  • 40 % des jeunes Africains sont sans emploi stable,
  • L’accès à la santé reproductive reste limité dans plusieurs zones rurales,
  • L’urbanisation dépasse les capacités d’aménagement.

Sans investissements massifs dans l’éducation, la formation et la planification urbaine, cette jeunesse pourrait être un potentiel mal exploité.

Le lien est bien établi : plus l’éducation des filles progresse, plus la natalité diminue naturellement. L’accès aux soins, à la contraception, et à l’autonomie économique permet aux femmes de choisir librement leur maternité.

Sur ce plan, plusieurs pays africains enregistrent des avancées :

  • Le Rwanda, le Maroc ou le Ghana ont amélioré l’accès aux soins maternels,
  • Mais d’autres restent en retard, faute de volonté politique ou de moyens.

Face à la croissance démographique, certains évoquent la menace d’une planète surpeuplée. Mais les faits sont clairs :
🔸 10 % des plus riches émettent plus de la moitié des gaz à effet de serre.
🔸 Les pays d’Afrique contribuent à moins de 4 % des émissions mondiales.

Le vrai défi n’est pas le nombre de naissances en Afrique, mais le modèle de consommation non durable dans les pays industrialisés.

La Journée mondiale de la population ne doit pas être un moment d’inquiétude mais d’engagement lucide. L’Afrique n’est pas un problème à régler, mais une force à accompagner. Penser la population, c’est d’abord penser le bien-être des vivants, pas seulement des chiffres.

Partager cet article

Recherche en direct

Catégories

Autres publications

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Activer les notifications Accepter Non, merci