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Kenya – Deux jeunes Belges de 18 ans risquent la perpétuité pour trafic de fourmis protégées

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Kenya – Deux jeunes Belges de 18 ans risquent la perpétuité pour trafic de fourmis protégées

Nairobi, Kenya – Une affaire aussi inhabituelle qu’inquiétante secoue actuellement les milieux de la justice environnementale au Kenya. Deux jeunes Belges, David Lornoy et Seppe Lodewijckx, tous deux âgés de 18 ans, ont été arrêtés le 5 avril dernier alors qu’ils transportaient plus de 5 000 fourmis vivantes réparties dans environ 2 000 tubes à essai. Ils sont aujourd’hui accusés de biopiraterie, un crime sévèrement puni dans le pays.

Un trafic discret mais sévèrement sanctionné

Les faits se sont déroulés à l’aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi. Les douaniers, intrigués par les nombreux tubes à essai contenus dans les bagages des jeunes Européens, ont découvert un véritable écosystème mobile : des fourmis vivantes, principalement de l’espèce Messor cephalotes, une variété rare et protégée sur le territoire kényan.

Selon les premiers éléments de l’enquête, les insectes étaient destinés à être exportés illégalement vers l’Europe et l’Asie, où la demande pour des espèces rares d’insectes – à des fins scientifiques, collection, ou parfois même gastronomiques – connaît une croissance inquiétante.

De la curiosité à la prison à vie

Interpellés, les deux jeunes Belges ont rapidement reconnu les faits. Lors de leur première comparution, ils ont plaidé coupables, tout en affirmant avoir agi par naïveté, sans mesurer la gravité de leur acte. « Je veux juste rentrer chez moi », aurait déclaré l’un d’eux, selon la presse locale.

Mais les autorités kényanes sont inflexibles : le pays mène depuis plusieurs années une lutte rigoureuse contre le trafic de faune et de flore sauvages, un fléau qui menace sa biodiversité exceptionnelle. La loi sur la conservation de la faune prévoit des peines pouvant aller jusqu’à la prison à perpétuité pour des faits de trafic d’espèces protégées.

Un précédent juridique et moral

Cette affaire pourrait bien faire jurisprudence. Elle met en lumière une nouvelle forme de biopiraterie, jusque-là peu médiatisée : le trafic d’insectes. Contrairement aux grands mammifères souvent protégés par des campagnes internationales, les insectes – pourtant cruciaux pour les écosystèmes – demeurent des cibles faciles et peu surveillées.

Des ONG de protection de l’environnement ont salué l’intervention rapide des autorités kényanes et ont appelé à un renforcement des mesures de sensibilisation en Europe, où beaucoup ignorent encore que le prélèvement illégal d’espèces, même minuscules, constitue un crime grave dans de nombreux pays du Sud.

Verdict attendu le 23 avril

En attendant le verdict prévu pour le 23 avril 2025, les deux jeunes Belges restent en détention à Nairobi. Leur sort est désormais entre les mains du tribunal, mais leur mésaventure résonne déjà comme une leçon d’écologie et de responsabilité dans un monde globalisé où même les plus petites créatures peuvent déclencher de grandes conséquences judiciaires.

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