Une opération de sauvetage d’envergure a été menée par la Marine nationale sénégalaise, jeudi 6 mars, au large de Sangomar. Le patrouilleur Taouay a secouru une pirogue transportant 232 migrants clandestins de diverses nationalités, selon un communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA). Parmi les personnes secourues figurent des femmes, des mineurs et plusieurs individus en état de faiblesse avancée.
Un bilan humain lourd
D’après la DIRPA, les migrants ont reçu les premiers soins au centre médical de la Marine nationale, tandis que les cas les plus graves ont été transférés à l’hôpital Principal de Dakar. Un blessé, dont l’état était jugé critique, n’a malheureusement pas survécu pendant son évacuation.
Cet événement vient rappeler la dangerosité croissante des traversées clandestines vers l’Europe. Depuis plusieurs mois, le Sénégal fait face à une recrudescence des départs de pirogues en direction des îles Canaries, une route migratoire périlleuse sur l’océan Atlantique. Les candidats à l’exil, poussés par la précarité économique et l’espoir d’un avenir meilleur, s’exposent à des conditions de navigation extrêmement risquées.
Une vigilance renforcée
Face à cette situation préoccupante, les autorités sénégalaises ont intensifié les patrouilles maritimes pour prévenir les départs clandestins et assurer la sécurité en mer. La Marine nationale, appuyée par des dispositifs de surveillance renforcés, multiplie les interventions pour secourir les embarcations en détresse.
Selon des sources sécuritaires, les passeurs exploitent la détresse des candidats à l’émigration, n’hésitant pas à les entasser dans des embarcations de fortune. Ces traversées, souvent effectuées sans équipements de sécurité adéquats, aboutissent fréquemment à des naufrages meurtriers.
Une coopération internationale nécessaire
Les autorités sénégalaises appellent à un renforcement de la coopération régionale et internationale pour lutter efficacement contre l’émigration clandestine. Plusieurs accords existent déjà avec l’Union européenne et les pays voisins pour endiguer le phénomène, mais les départs restent nombreux malgré les risques encourus.
En 2024, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estimait que plus de 5 000 migrants avaient tenté de rejoindre l’Espagne depuis les côtes ouest-africaines, avec un nombre de disparus en forte hausse.
L’opération menée par le Taouay s’inscrit dans cette dynamique de préservation des vies humaines et de lutte contre le trafic de migrants, un fléau qui continue d’endeuiller de nombreuses familles sénégalaises.
Imam chroniqueur Babacar DIOP
