
Par imam chroniqueur Babacar Diop
La Türkiye amorce un virage décisif vers une aviation plus respectueuse de l’environnement. Une directive récemment publiée par la Direction générale de l’aviation civile établit un nouveau cadre réglementaire pour l’utilisation de carburants d’aviation durables (SAF), plaçant le pays dans une dynamique ambitieuse de réduction de son empreinte carbone d’ici 2053.
Le ministre des Transports et de l’Infrastructure, Abdulkadir Uraloglu, a annoncé cette mesure comme « un jalon important » dans la stratégie nationale pour un transport aérien plus vert. « La Türkiye adopte une politique respectueuse de l’environnement et responsable face au climat », a-t-il déclaré à l’agence Anadolu. La directive, selon lui, s’inscrit dans une vision industrielle de souveraineté énergétique et de conformité aux standards internationaux.
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Un cadre aligné sur les normes mondiales
La nouvelle réglementation impose aux compagnies aériennes, exploitants d’aéroports et fournisseurs de carburant, le respect des critères du système CORSIA (Carbon Offsetting and Reduction Scheme for International Aviation) élaboré par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Elle exige notamment un suivi rigoureux de l’approvisionnement, de l’utilisation et des performances environnementales du SAF.
Les compagnies aériennes devront embarquer au moins 90 % du carburant nécessaire à leurs vols au départ de Türkiye. Le carburant utilisé devra répondre strictement aux normes de l’OACI, et les fournisseurs devront garantir un taux minimal de réduction des émissions par litre, fixé chaque année par l’autorité turque.
Un écosystème en mutation
Le texte concerne les aéronefs de plus de 5 700 kilos opérant des vols internationaux depuis la Türkiye. Toutefois, les vols humanitaires, médicaux, de lutte contre les incendies et les appareils d’État bénéficient d’exemptions. La directive prévoit aussi une transparence accrue : les données sur les volumes de SAF consommés et les réductions d’émissions seront publiées chaque année.
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Cette réforme s’accompagne d’une stratégie d’industrialisation locale. Des entreprises énergétiques majeures, comme le raffineur Tupras et la filiale turque de la société publique azerbaïdjanaise SOCAR, sont déjà engagées dans des projets de production commerciale de carburants durables. Le lancement de la production est prévu pour 2026.
Vers une aviation turque souveraine et propre
Avec cette directive, Ankara entend renforcer sa résilience énergétique, réduire sa dépendance aux importations, et devenir un acteur régional de la transition écologique dans l’aviation. Pour Abdulkadir Uraloglu, ces réformes traduisent une volonté politique claire : « bâtir un secteur aérien robuste, conforme aux exigences écologiques de demain ».
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Cette décision place la Türkiye aux avant-postes des efforts régionaux en faveur de la décarbonation du transport aérien, dans un contexte mondial de pression croissante pour une aviation plus durable.