À son bord, l’activiste suédoise Greta Thunberg et la militante franco-palestinienne Rima Hassan. L’ONG organisatrice dénonce un acte de piraterie, alors que l’accostage en Israël est annoncé pour la journée.

Le navire humanitaire Madleen, affrété par la coalition Flottille de la liberté et en route vers la bande de Gaza, a été intercepté par les forces israéliennes dans la nuit de dimanche à lundi, alors qu’il naviguait selon les organisateurs dans les eaux internationales. À bord se trouvaient plusieurs personnalités engagées, dont l’activiste suédoise Greta Thunberg et la militante franco-palestinienne Rima Hassan. L’incident suscite une vague d’indignation internationale et ravive les tensions autour de l’aide humanitaire à destination du territoire palestinien.
Dans un communiqué publié lundi matin, la coalition Flottille de la liberté a déclaré avoir perdu tout contact avec le Madleen. L’organisation affirme que l’équipage a été « kidnappé par les forces israéliennes » et que l’arraisonnement s’est produit « avant l’aube, en violation du droit international ». Selon elle, le navire se trouvait alors dans les eaux internationales, à destination de Gaza, chargé de matériel humanitaire.
Israël, de son côté, a confirmé l’interception du bateau mais réfute toute accusation d’enlèvement. Les autorités israéliennes assurent que les passagers du Madleen, qualifiés d’« activistes », seront renvoyés dans leurs pays d’origine. L’État hébreu justifie son action par la nécessité de préserver la sécurité maritime autour de Gaza, enclave sous blocus israélien depuis plus de seize ans.
La présence de figures médiatiques comme Greta Thunberg, figure emblématique de la lutte contre le réchauffement climatique, et Rima Hassan, militante des droits humains et récemment candidate aux élections européennes en France, a contribué à attirer l’attention de la communauté internationale sur cet épisode.
La réaction la plus virulente est venue de Téhéran. Lors de son point presse hebdomadaire, le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, a condamné l’interception du navire en des termes sévères : « L’attaque contre ce bateau est considérée comme une forme de piraterie au regard du droit international. » Il a appelé les organisations internationales à réagir fermement à ce qu’il considère comme une « violation flagrante des lois maritimes ».
À l’heure où l’accostage du Madleen en Israël est annoncé pour les prochaines heures, plusieurs ONG demandent des éclaircissements sur le sort de l’équipage et des passagers. Des appels à leur libération immédiate se multiplient, tandis que la situation à Gaza reste critique, aggravée par les restrictions d’accès à l’aide humanitaire.
Cet incident s’inscrit dans un contexte de forte tension régionale, où les initiatives civiles pour briser le blocus de Gaza se heurtent régulièrement à des interventions militaires israéliennes. Il pourrait également raviver les débats diplomatiques sur la légitimité de ces arraisonnements et sur la responsabilité des États face à l’acheminement de l’aide vers les populations civiles.
Imam chroniqueur Babacar Diop