Le goûter des écoliers : entre santé et sécurité alimentaire

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Le goûter des écoliers : entre santé et sécurité alimentaire

Chaque jour, des milliers d’enfants franchissent les portes de nos écoles avec un sac rempli de cahiers, de rêves… et parfois, d’un goûter qui pourrait conditionner leur santé et leur avenir. Alors que le petit-déjeuner reste le repas clé de la journée, le goûter, souvent négligé, joue un rôle fondamental dans l’équilibre nutritionnel des écoliers et dans leur performance scolaire.

Une question de nutrition

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un enfant en âge scolaire a besoin d’apports énergétiques réguliers pour soutenir son développement physique et cognitif. Le goûter devrait idéalement compléter les repas principaux, en fournissant des nutriments essentiels tels que des protéines, des fibres, des vitamines et des minéraux. Pourtant, dans de nombreux cas, les enfants se contentent de biscuits industriels, de sodas ou de friandises sucrées, au détriment de leur santé.

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Le Professeur Adama Diouf, spécialiste en nutrition infantile, rappelle que « le grignotage de produits ultra-transformés peut entraîner des carences, une obésité précoce et des troubles de l’attention » (Diouf, Nutrition et Santé de l’Enfant, 2021, p. 112).

Les risques liés à la sécurité alimentaire

Outre la qualité nutritionnelle, la sécurité sanitaire du goûter est une préoccupation majeure. Les préparations maison peuvent être saines, mais leur conservation et leur manipulation sont souvent problématiques. À l’inverse, les produits achetés dans la rue ou dans des commerces non régulés exposent les enfants à des risques d’intoxication alimentaire, de contamination bactérienne ou chimique.

La chercheuse sénégalaise Aïssatou Ba, dans son étude sur l’alimentation scolaire (Sécurité alimentaire et enfants d’âge scolaire au Sénégal, 2022, p. 45), souligne que « plus de 30 % des goûters vendus autour des écoles ne respectent pas les normes d’hygiène minimales ».

La dimension éducative

Le goûter n’est pas qu’une affaire de santé : il représente aussi une occasion d’éducation alimentaire. Les écoles, les parents et les collectivités peuvent transformer ce moment quotidien en un apprentissage concret sur la nutrition équilibrée, le respect des règles d’hygiène et l’importance d’une alimentation diversifiée.

Dans ce cadre, l’introduction de programmes d’éducation nutritionnelle, l’encouragement des fruits frais et la limitation des produits ultratransformés sont des mesures fortement recommandées. Selon le Pr. Babacar Sow, expert en sciences de l’éducation et nutrition (Éducation et alimentation de l’enfant, 2020, p. 78) : « Le goûter peut devenir un outil pédagogique pour sensibiliser les enfants à faire des choix alimentaires éclairés dès le plus jeune âge. »

Entre responsabilité parentale et politique publique

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Si la responsabilité principale incombe aux parents, elle ne peut se substituer à un cadre réglementaire solide. Les autorités éducatives et sanitaires doivent établir des normes claires pour les aliments vendus à proximité des écoles et promouvoir l’accès à des produits frais et sûrs.

Comme je le rappelle souvent à mes lecteurs, « la santé des enfants est le miroir de notre société. Ce que nous leur donnons à manger aujourd’hui influencera leur énergie, leur concentration et leur avenir » imam chroniqueur Babacar Diop

Imam chroniqueur
Babacar Diop

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