Cameroun : l’archevêque de Garoua appelle au calme et à l’unité nationale après les tensions électorales

Au lendemain de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle au Cameroun, qui a vu Paul Biya remporter un huitième mandat, l’archevêque de Garoua, Mgr Faustin Ambassa Ndjodo, a lancé un appel pressant à l’apaisement de ses concitoyens. Dans un entretien accordé à Radio Vatican, le prélat a insisté sur la nécessité de dépasser les divisions créées pendant cette période électorale.
Les résultats de ce scrutin ont immédiatement été contestés par le principal opposant, Issa Tchiroma Bakary, qui a qualifié le processus de « mascarade ». Malgré les interdictions de rassemblements et le déploiement massif de forces de sécurité dans les principales villes, des échauffourées ont éclaté, notamment à Garoua, ville natale de l’opposant. Les manifestations ont déjà causé des dommages matériels importants : incendies de maisons appartenant souvent aux autorités locales, destruction de bâtiments administratifs et, selon les médias locaux, au moins quatre morts.
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Face à cette situation, Mgr Ambassa Ndjodo met en garde contre « un embrasement incontrôlable » et appelle tant les manifestants que les forces de l’ordre à « éviter toute escalade ». Pour lui, « tout le monde a intérêt à ce que le calme soit rétabli, au moins pour l’intérêt général de la nation ».
L’archevêque insiste sur la nécessité de créer un climat serein avant tout dialogue entre les parties prenantes. « Ce n’est pas avec des esprits échauffés qu’on peut construire quelque chose de solide », affirme-t-il, soulignant que l’unité nationale doit primer sur les intérêts personnels, pour le bien des générations futures.
Il alerte également sur la fracture sociale déjà perceptible au sein de la population : amis et familles se trouvent divisés, et même certaines communautés religieuses sont touchées. « Il y a urgence de comprendre que nous sommes des frères et sœurs, enfants d’un même pays. La politique ne devrait jamais être un instrument de division », conclut le prélat.
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Dans ce contexte tendu, l’appel de Mgr Ambassa Ndjodo souligne la nécessité d’un dialogue pacifique et de la préservation des liens sociaux dans un pays confronté à une crise post-électorale majeure.
Imam chroniqueur
Babacar Diop













