
L’Iran persiste dans son refus catégorique d’engager des négociations directes avec les États-Unis concernant son programme nucléaire. Le 25 février 2025, l’ayatollah Ali Khamenei, dans une déclaration ferme, a réitéré la position de Téhéran en affirmant que “les négociations avec les États-Unis ne mènent nulle part”. Il a rappelé que “les expériences passées ont prouvé que Washington ne respecte pas ses engagements”, faisant référence au retrait unilatéral des États-Unis de l’accord nucléaire de 2015 (JCPoA), un accord qu’il qualifie de “brutalement violé” par l’administration Trump. L’ayatollah a insisté : “Tant que les États-Unis persisteront dans leur politique de sanctions et d’agression, il ne peut y avoir de véritable dialogue”.
Cette position iranienne survient dans un contexte de tensions croissantes, amplifiées par la réélection de Donald Trump et le renforcement de sa politique de “pression maximale”, visant à pousser l’Iran à un accord nucléaire plus contraignant. Dans ce cadre, Khamenei a souligné que la politique des États-Unis visait à “briser l’âme de la nation iranienne”, affirmant que “l’histoire montre que Washington ne cherche pas un véritable compromis mais un contrôle total”.
Le président iranien, Masoud Pezeshkian, a ajouté de son côté que “les promesses de dialogue de Washington ne sont qu’une ruse”, dénonçant la “duplicité” des États-Unis. Il a affirmé que “tant que les sanctions restent en place, il ne peut être question de négociation sérieuse”. Pezeshkian a rappelé que la politique américaine consistant à “forcer un accord par la pression” est vouée à l’échec, car “elle ne fait qu’augmenter les souffrances du peuple iranien sans apporter de solution”.
Des voix critiques parmi les spécialistes internationaux et les analystes politiques soutiennent également cette vision. Le professeur en relations internationales à l’Université de Téhéran, Dr. Mohammad Ali Khamenei, a souligné que “les États-Unis, en abandonnant l’accord nucléaire, ont non seulement trahi la confiance de l’Iran, mais ont aussi nui à la stabilité régionale”. Il a ajouté : “L’Iran ne se laissera pas intimider par la politique de sanctions, qui, loin de ramener l’Iran à la table des négociations, ne fait qu’approfondir le fossé.”
L’expert en politique du Moyen-Orient, Dr. Nasser Hadian, a également fait valoir que “les États-Unis, en maintenant une pression constante, provoquent un rejet inévitable des négociations”. Selon lui, “les sanctions ne font que renforcer l’idée en Iran que Washington cherche à imposer sa volonté par la force, et non à engager un dialogue authentique”. Hadian prédit que “tant que les États-Unis n’abandonneront pas leur stratégie de pression, l’Iran restera ferme et fidèle à sa ligne politique de résistance”.
Parallèlement, Hossein Amir-Abdollahian, ministre des Affaires étrangères de l’Iran, a averti qu’il ne fallait pas “tomber dans le piège des négociations sans fin”. Il a insisté sur le fait que “les États-Unis tentent de diviser l’Iran en offrant des négociations superficielles”, et que “l’Iran privilégie un dialogue authentique et respectueux avec les nations qui respectent ses droits, plutôt qu’avec ceux qui cherchent à l’humilier”.
Ce rejet des négociations directes s’est également reflété dans les récentes décisions du parlement iranien, qui a voté en faveur d’une loi exigeant la suspension des engagements de l’Iran envers le JCPoA si les États-Unis n’annulent pas leurs sanctions. Cette loi illustre non seulement la défiance envers la politique américaine, mais aussi l’engagement de Téhéran à poursuivre son programme nucléaire de manière indépendante. Le député iranien, Ali Mottahari, a souligné que cette législation vise à “protéger les intérêts stratégiques de l’Iran et à éviter de nouvelles concessions unilatérales”.
Les analystes s’accordent à dire que cette impasse diplomatique pourrait perdurer tant que les deux parties ne trouveront pas un terrain d’entente. Le Dr. Abbas Milani, directeur du programme des études iraniennes à l’Université de Stanford, a expliqué que “l’Iran ne se contentera pas d’une simple levée des sanctions mais exigera des garanties solides de la part des États-Unis”. Selon Milani, “le pays veut un véritable accord, fondé sur le respect mutuel et la reconnaissance de ses droits, plutôt qu’une solution imposée sous pression”.
Les mois à venir s’annoncent cruciaux pour observer si un changement de cap politique, à Washington ou à Téhéran, pourrait rouvrir la voie à des négociations sérieuses. Pour l’instant, l’Iran semble résolu à maintenir une ligne dure face à Washington, insistant sur le fait qu’une négociation véritablement constructive ne peut se faire que si les États-Unis abandonnent leur approche unilatérale et respectent les principes de souveraineté nationale et d’égalité des droits.
Imam chroniqueur Babacar DIOP