
Dans un geste diplomatique majeur, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté, ce jeudi, une résolution exhortant Israël à se conformer strictement aux normes du droit international, dans un contexte de tensions croissantes et de crise humanitaire persistante en Palestine, notamment à Gaza et en Cisjordanie occupée.
Le texte, soutenu par une écrasante majorité de 149 États membres, avec seulement 12 votes contre et 19 abstentions, a été présenté par l’Espagne en collaboration avec plus de trente autres pays. Il souligne l’urgence d’une action internationale concertée pour mettre fin aux violations du droit international et œuvrer à une paix durable dans la région.
Un message clair contre les violations du droit international
À lire aussi : Développement / Ouaninou en pleine transformation : Le golden boys trace sa vision
Avant le vote, le représentant permanent de l’Espagne auprès des Nations Unies, Hector Gomez Hernandez, a insisté sur la nécessité d’envoyer un message fort à la communauté internationale concernant la situation dramatique dans la bande de Gaza. Selon lui, cette résolution vient réaffirmer l’engagement de la communauté internationale en faveur de la solution à deux États, tout en rejetant fermement toute tentative de modification démographique unilatérale dans les territoires palestiniens occupés.
Le texte adopté exige également la fin immédiate des activités de colonisation israéliennes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Il appelle à l’arrêt de la construction de nouveaux logements, de l’expansion des colonies existantes, ainsi que des confiscations de terres palestiniennes – autant de pratiques considérées comme illégales au regard du droit international humanitaire.
Une résolution saluée par la délégation palestinienne
Riyad Mansour, représentant permanent de la Palestine auprès de l’ONU, a salué ce texte comme « la résolution la plus ferme à ce jour » adoptée par l’Assemblée générale concernant le conflit israélo-palestinien. Il a dénoncé le « mépris continu » d’Israël envers ses obligations internationales, appelant à des mesures concrètes et immédiates pour mettre un terme aux souffrances du peuple palestinien.
À lire aussi : Sahel : La mue stratégique du djihadisme et ses ramifications sécuritaires et économiques
« Il ne suffit plus de condamner par des mots. Il est temps que les résolutions de l’ONU soient suivies d’actes », a-t-il déclaré lors de son intervention.
Des critiques de la part des États-Unis
La position américaine, en revanche, s’est clairement démarquée de la majorité. Dorothy Shea, chargée d’affaires par intérim des États-Unis auprès de l’ONU, a exprimé le désaccord de son pays, critiquant vivement le contenu de la résolution. Elle a qualifié la session de « nouvel échec de l’ONU à aborder les causes fondamentales du conflit », notamment en omettant, selon elle, de condamner les actions du Hamas.
« Ce texte présente des lacunes majeures. Il ne propose aucune avancée diplomatique réaliste vers une paix durable et ne reconnaît pas l’impact des attaques du Hamas sur le processus de paix », a-t-elle affirmé.
À lire aussi : Coupe USEPP Ogou Sud : L’EPP N’Kénovissi signe un exploit historique et entre au panthéon du sport scolaire.
Une résolution au cœur des tensions internationales
Cette adoption intervient dans un climat de tensions extrêmes au Proche-Orient, marqué par des bombardements répétés, un blocus persistant sur Gaza, et une recrudescence des violences en Cisjordanie. Elle souligne la fracture persistante au sein de la communauté internationale quant à l’approche à adopter face au conflit israélo-palestinien.
Bien que non contraignante, la résolution constitue un signal politique fort. Elle rappelle qu’une majorité écrasante d’États membres de l’ONU reste attachée au respect du droit international comme fondement de la paix et de la justice au Moyen-Orient.
Vers un tournant diplomatique ?
Les observateurs s’interrogent désormais sur les suites concrètes que pourrait entraîner ce vote. Si certaines voix appellent à des sanctions ciblées et à une reconnaissance plus large de l’État de Palestine, d’autres redoutent une nouvelle impasse diplomatique, en l’absence d’un consensus au Conseil de sécurité, où les États-Unis disposent d’un droit de veto.
À lire aussi : Youssouf Sabaly rejoint Al-Duhail : un nouveau chapitre au Qatar pour l’international sénégalais
Dans l’immédiat, cette résolution vient renforcer la pression sur Israël et ses alliés, tout en offrant un nouvel élan diplomatique aux partisans de la paix fondée sur le respect mutuel, l’égalité des droits et la fin de l’occupation. La question reste désormais de savoir si ces appels seront suivis d’effets concrets sur le terrain.
Imam chroniqueur Babacar Diop