Mali : les jihadistes étranglent l’approvisionnement en carburant, Bamako à court d’essence

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Mali : les jihadistes étranglent l’approvisionnement en carburant, Bamako à court d’essence

Depuis plusieurs semaines, le Mali fait face à une pénurie d’essence sans précédent, conséquence directe des attaques menées par le groupe jihadiste Jnim, affilié à Al-Qaïda. Ces derniers ont pris pour cible les convois de carburant, bloquant ainsi l’approvisionnement du pays et aggravant une crise énergétique qui s’étend désormais jusqu’à la capitale, Bamako.

Les régions du sud et du centre du pays, notamment Sikasso, Kayes, Ségou, Mopti et Gao, subissent de plein fouet les conséquences de cette guerre économique. Le 6 octobre encore, un camion-citerne a été incendié près de Sikasso, illustrant la gravité de la situation.

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Longtemps épargnée, Bamako est désormais touchée : plusieurs stations-service ont fermé leurs portes, tandis que d’autres voient leurs files d’attente s’allonger jusque tard dans la nuit. Malgré la rareté du produit, les autorités maintiennent les prix plafonnés à 775 francs CFA pour l’essence et 725 francs pour le gasoil. Cependant, dans certains quartiers périphériques, des hausses non réglementées sont signalées, faisant flamber le marché noir.

Le Jnim a revendiqué plusieurs attaques récentes contre les forces armées maliennes dans les régions de Sikasso et Tombouctou. L’armée, pour sa part, poursuit ses opérations dans ces zones instables, malgré la multiplication des embuscades et la complexité logistique induite par le manque de carburant.

Cette situation place le Mali dans une impasse énergétique et sécuritaire. Les experts craignent une aggravation de la crise économique et sociale si l’État ne parvient pas à sécuriser les corridors d’approvisionnement. Comme le suggère un internaute malien : « Il faut organiser des convois sécurisés de centaines de camions », pour briser l’étau imposé par les groupes armés.

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La guerre du carburant au Mali montre une fois de plus que, dans le Sahel, la bataille ne se joue plus seulement sur le terrain militaire, mais aussi sur celui du contrôle des ressources vitales.

Imam chroniqueur
Babacar Diop

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