Ménopause : Ces Signaux Précoces que les Femmes Ne Doivent Plus Ignorer

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Ménopause : Ces Signaux Précoces que les Femmes Ne Doivent Plus Ignorer

Par Imam chroniqueur Babacar Diop

Le corps féminin, tel un instrument finement accordé, envoie des signaux subtils bien avant la fin définitive des menstruations. Ces signes annonciateurs — parfois négligés, souvent incompris — méritent une attention particulière. Car comprendre la ménopause, c’est aussi reconquérir son autonomie corporelle et émotionnelle.

  1. Cycles en désordre : la périménopause frappe en silence

L’irrégularité des règles est généralement le premier marqueur. Selon le rapport 2022 du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) :

« La périménopause débute en moyenne vers 45 ans, mais peut survenir dès 40 ans. Elle s’accompagne d’une baisse progressive de la progestérone avant celle des œstrogènes. »

Le Dr Camille Froidevaux-Metterie, philosophe et spécialiste du corps féminin, souligne :

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« La femme se retrouve à vivre un bouleversement dans la plus grande solitude symbolique, alors que son corps lui indique qu’une mutation fondamentale est en cours » (“Un corps à soi”, Seuil, 2021, p. 205).

  1. Bouffées de chaleur et sueurs nocturnes : des signaux vasomoteurs typiques

Ces symptômes concernent jusqu’à 80 % des femmes, selon une étude publiée dans The Lancet Diabetes & Endocrinology (2021).
Le Dr Sharon J. Parish, professeure de médecine interne à Weill Cornell (New York), explique :

« Les bouffées de chaleur sont liées à un dérèglement du centre de thermorégulation hypothalamique dû à la baisse des œstrogènes. Elles peuvent persister 7 à 10 ans chez certaines patientes. »

Un accompagnement hormonal (THS) peut être proposé dans certains cas, mais doit faire l’objet d’un suivi rigoureux.

  1. Irritabilité et hypersensibilité : l’équilibre émotionnel en péril

Les changements hormonaux agissent sur les neurotransmetteurs comme la sérotonine et la dopamine.
La neuropsychiatre Louann Brizendine l’affirme :

« Le déclin œstrogénique affecte les zones du cerveau impliquées dans l’humeur, expliquant les variations émotionnelles marquées chez certaines femmes » (“The Female Brain”, Broadway Books, 2021, p. 188).

Les approches intégratives (méditation, alimentation anti-inflammatoire, activité physique) montrent aujourd’hui une efficacité scientifiquement démontrée. Une étude parue dans Frontiers in Psychiatry (2023) révèle que la méditation de pleine conscience réduit de 35 % les symptômes anxieux chez les femmes en périménopause.

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  1. Insomnies : quand les nuits deviennent instables

Le sommeil devient instable, parfois dès 42 ans.
Selon l’INSV (Institut National du Sommeil et de la Vigilance), en 2024 :

« 60 % des femmes ménopausées souffrent de troubles du sommeil, principalement liés aux troubles hormonaux et à l’anxiété. »

La Dr Marie-Françoise Vecchierini, spécialiste du sommeil, conseille :

« Créer une routine nocturne protectrice (absence d’écrans, lumière tamisée, horaires réguliers) favorise un retour à un sommeil réparateur. »

Des solutions naturelles comme la mélatonine ou des plantes adaptogènes (ashwagandha, rhodiola) sont aussi étudiées.

  1. Santé des os, du cœur et du métabolisme : un enjeu multisystémique

La ménopause augmente le risque d’ostéoporose, de troubles cardiovasculaires et de diabète.
Le rapport OMS 2023 sur la santé des femmes après 40 ans alerte :

« Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes ménopausées. »

La Professeure Faïza Bossy, médecin généraliste et formatrice en santé publique, insiste sur l’importance :

« d’une hygiène de vie combinée : alimentation anti-inflammatoire (poissons gras, légumes verts, fruits rouges), activité physique modérée et supplémentation en vitamine D, surtout chez les femmes africaines vivant peu exposées au soleil » (Conférence Femmes & Santé, Paris, juin 2024).

  1. Une phase de renaissance : réinventer sa féminité

Cette transition biologique peut être vécue comme une libération, un moment de recentrage.

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La sociologue Dominique Mehl, du CNRS, l’analyse ainsi :

« La ménopause est le moment où la femme devient pleinement sujet de son corps, affranchie des cycles et des maternités. Il ne s’agit pas d’une fin, mais d’un recommencement » (“Les Femmes et leur santé”, PUF, 2020, p. 144).

Et comme le résume la sage-femme sénégalaise Aïssatou Sy Ndiaye, en milieu rural :

« À la ménopause, une femme devient une gardienne de la mémoire du corps. C’est elle que l’on consulte, parce qu’elle a traversé les lunes sans peur. »

En résumé : les 7 signaux d’alerte à ne pas négliger

Symptôme Interprétation probable Actions recommandées

Cycles irréguliers Entrée en périménopause Suivi gynéco, alimentation hormonorégulatrice
Bouffées de chaleur Hypothalamus déséquilibré Vêtements adaptés, activité physique
Humeur instable Baisse de sérotonine/dopamine Méditation, oméga-3, thérapies cognitives
Troubles du sommeil Déficit hormonal Hygiène de sommeil, phytothérapie
Fatigue chronique Inflammation, stress oxydatif Micronutrition, repos
Prise de poids Métabolisme ralenti Réduction sucres rapides, sport doux
Douleurs articulaires Déminéralisation osseuse Calcium, vitamine D, kinésithérapie

Conclusion : Revenir à soi

Plus que jamais, la ménopause est à penser comme une pédagogie du vivant, une période où le corps invite à la réconciliation intérieure. Elle est un appel à vivre différemment, non pas contre lui, mais avec lui.

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Comme l’écrit la gynécologue Dr Anne de Kervasdoué :

« Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise ménopause. Il y a des femmes différentes, avec des vécus différents. L’essentiel, c’est de les écouter » (“Ménopause, tout ce que les femmes doivent savoir”, Le Passeur, 2022, p. 11).

Imam chroniqueur Babacar Diop

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