Mombasa : Une saisie record de méthamphétamine relance la lutte contre le trafic maritime en Afrique de l’Est

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Mombasa : Une saisie record de méthamphétamine relance la lutte contre le trafic maritime en Afrique de l’Est

Par Imam chroniqueur Babacar Diop

Une opération conjointe de la marine kényane et des services de sécurité a permis, samedi soir, d’intercepter au large de Mombasa un navire transportant une quantité massive de méthamphétamine estimée à 63,4 millions de dollars (environ 8,2 milliards de shillings kényans).
Six ressortissants iraniens ont été arrêtés à bord du bateau, selon un communiqué officiel de la Direction des enquêtes criminelles (DCI).

Une opération maritime minutieuse

L’interception du navire a eu lieu lors d’une patrouille de surveillance dans l’océan Indien, menée par la marine kényane. Les forces de l’ordre ont aussitôt escorté le bateau jusqu’à la côte, sous haute sécurité. Une fois à quai, les équipes spécialisées ont procédé à une fouille approfondie, découvrant 769 colis scellés contenant de la méthamphétamine d’une pureté exceptionnelle.

Selon les informations relayées par l’agence Anadolu, cette saisie figure parmi les plus importantes jamais réalisées sur le littoral est-africain.

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Un réseau transnational sous la loupe

Les premières conclusions des enquêteurs suggèrent que le réseau de trafiquants exploitait l’océan Indien comme corridor stratégique pour le transit de la drogue, acheminée vers les ports d’Afrique de l’Est avant d’être redistribuée vers d’autres continents.
Les six suspects iraniens, actuellement détenus à Mombasa, font l’objet d’interrogatoires approfondis. Des échantillons de la cargaison ont été envoyés pour analyse chimique afin d’en confirmer la composition exacte.

Une menace persistante sur les routes maritimes africaines

Cette opération met une fois de plus en lumière la vulnérabilité des côtes africaines face au trafic de drogue international. Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), près de 40 % des flux de stupéfiants vers l’Europe transitent aujourd’hui par l’Afrique, profitant du manque de moyens de surveillance maritime.

Le chercheur David M. Anderson, auteur de Politics and Security in Kenya: Historical Perspectives (Oxford University Press, 2020, p. 214), souligne que « les routes maritimes de l’Afrique de l’Est sont devenues un enjeu géopolitique majeur dans la lutte mondiale contre les trafics illicites ».

De son côté, la criminologue Ruth Kiragu rappelle dans Drug Trafficking in East Africa (Nairobi Academic Press, 2022, p. 87) que « les trafiquants exploitent la faiblesse des contrôles portuaires et la corruption locale pour faire transiter leurs cargaisons avec un minimum de risques ».

Un appel à la coopération régionale

Les autorités kényanes appellent désormais à un renforcement de la coopération régionale entre les pays côtiers de l’océan Indien — notamment la Tanzanie, les Seychelles et Madagascar — afin de partager le renseignement maritime et de mieux surveiller les routes du trafic.

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Cette saisie record confirme que la lutte contre la drogue ne se gagne pas uniquement sur la terre ferme, mais également sur les mers, où se joue désormais une grande partie du combat contre les réseaux transnationaux.

Imam chroniqueur
Babacar Diop

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