
C’est une nouvelle qui suscite indignation et interrogations au sein de la diaspora camerounaise résidant en Italie. Pour obtenir un passeport biométrique à l’ambassade du Cameroun à Rome, les ressortissants doivent désormais s’acquitter d’un montant total de 340 euros, soit environ 223 000 FCFA. Une somme jugée excessive par de nombreux citoyens qui dénoncent une forme d’injustice administrative et financière.
Une procédure onéreuse pour un document fondamental
Alors que le coût d’un passeport biométrique au Cameroun est officiellement fixé à 110 000 FCFA (environ 168 €), les Camerounais établis à l’étranger doivent presque payer le double pour le même document. À l’ambassade de Rome, cette différence s’explique par l’addition de plusieurs frais :
Pré-enrôlement en ligne obligatoire via la plateforme www.passcam.cm, avec paiement direct par carte bancaire ;
Frais consulaires fixés par l’ambassade ;
Éventuels frais de traitement, de dossier ou de retrait du document.
Mais ce manque de transparence dans la ventilation exacte de ces frais crée un malaise au sein de la communauté camerounaise en Italie, qui s’interroge sur la légitimité de ce tarif global.
Une diaspora sous pression
Pour plusieurs Camerounais d’Italie, cette somme est difficile à réunir. Étudiants, travailleurs précaires, familles nombreuses… beaucoup estiment que l’accès à un document aussi essentiel que le passeport ne devrait pas être un luxe. Les réactions sur les réseaux sociaux sont vives : certains dénoncent une exploitation des citoyens vivant à l’étranger, d’autres appellent à une révision urgente des frais consulaires.
Où est l’équité ?
Cette situation soulève une question fondamentale : pourquoi un citoyen camerounais devrait-il payer plus cher pour un service public sous prétexte qu’il vit hors du territoire ? Le principe d’égalité devant les services de l’État doit-il s’arrêter aux frontières nationales ?
De nombreux pays africains tendent à valoriser leur diaspora, la considérant comme un pilier économique et culturel. Pourtant, des pratiques comme celle-ci risquent d’éloigner davantage les citoyens de leur administration, renforçant le sentiment de rupture avec leur pays d’origine.
Appel à la transparence et à la réforme
Face à cette situation, des voix s’élèvent pour réclamer :
Une clarification des frais consulaires appliqués dans les ambassades camerounaises ;
Une harmonisation des coûts avec ceux pratiqués sur le territoire national ;
Et surtout, une prise en compte des réalités socio-économiques de la diaspora.
Il est temps que les autorités camerounaises entendent ce cri de la diaspora et révisent ces politiques tarifaires qui risquent de nourrir la frustration et la désaffection de ceux qui, pourtant, participent activement au développement du pays à travers les transferts de fonds, les projets et les investissements.