Quand le cœur parle : ces 5 signaux que nous ne devons jamais ignorer

Par Imam chroniqueur Babacar Diop

Notre cœur, ce moteur discret de la vie, s’exprime souvent avant de s’épuiser. Il murmure, il avertit, il supplie parfois — mais trop souvent, nous n’écoutons pas. Ces signes, apparemment anodins, peuvent pourtant révéler une souffrance silencieuse du muscle cardiaque.

Comme le souligne le cardiologue français Pr. Michel Komajda :

« Le cœur est un organe bavard, mais encore faut-il savoir entendre ce qu’il dit. La douleur n’est pas son seul langage »
(Les maladies du cœur, Odile Jacob, 2019, p. 42).

Découvrons ensemble cinq signaux discrets qui méritent toute votre attention.

À lire aussi : Repenser la politique du livre : un forum pour réenchanter la lecture au Sénégal

1. Une gêne thoracique inhabituelle : le cri étouffé du cœur

Sensation de serrement, fourmillements ou chaleur diffuse au niveau de la poitrine ? Ces symptômes peuvent survenir non seulement lors d’un effort, mais aussi pendant un moment de repos ou une forte émotion.

Le Dr. Frédéric Saldmann, cardiologue et auteur de Votre santé sans risque (Albin Michel, 2021, p. 118), rappelle :

« Le cœur ne fait pas toujours mal comme on le croit. Un simple inconfort, persistant ou récurrent, peut être le signe avant-coureur d’un infarctus latent. »

Si la gêne dure plus de quelques minutes, consultez sans délai. Le cœur parle avant qu’il ne crie.

2. Une fatigue persistante : quand le corps tire la sonnette d’alarme

Une fatigue inexpliquée, même après une nuit de repos, surtout si elle s’accompagne d’essoufflement ou de vertiges, peut traduire un cœur affaibli.

Selon le Dr. Jean-Paul Broustet, ancien président de la Société française de cardiologie :

« Le cœur épuisé ne s’exprime pas toujours par la douleur, mais par une baisse globale d’énergie. C’est souvent la première alerte. »
(Cœur et prévention, Lattès, 2017, p. 63).

3. Un essoufflement inhabituel : un signe de surcharge cardiaque

Être à bout de souffle en montant quelques marches ou en parlant trop vite n’a rien d’anodin. Cela peut signaler une insuffisance cardiaque débutante.

Le Dr. Philippe Menasché, chirurgien cardiaque, précise :

« L’essoufflement au repos est souvent la traduction d’un déséquilibre entre l’effort demandé au cœur et sa capacité réelle à pomper le sang. »
(Le Cœur réparé, Fayard, 2018, p. 88).

Ne banalisez jamais ce symptôme, surtout s’il s’aggrave avec le temps.

4. Des consultations répétées pour des maux flous

Palpitations, jambes lourdes, étourdissements fréquents : ces signes, apparemment sans lien, méritent une évaluation cardiologique.

À lire aussi : 🇨🇮 Côte d’Ivoire : Le Front Commun PPA-CI – PDCI-RDA appelle à poursuivre la marche pour la démocratie et la justice

Comme le note le Pr. Xavier Girerd, cardiologue au CHU de la Pitié-Salpêtrière :

« Beaucoup de patients errent de consultation en consultation avant que l’on découvre une pathologie cardiaque silencieuse. L’écoute globale du corps est essentielle. »
(Hypertension et cœur, Flammarion, 2020, p. 97).

5. Un sommeil perturbé : quand la nuit trahit le cœur

L’apnée du sommeil, les réveils nocturnes fréquents ou la sensation d’étouffement allongé peuvent traduire un problème cardiovasculaire latent.

Le Dr. Matthew Walker, neuroscientifique et auteur de Pourquoi nous dormons (Pocket, 2020, p. 210), met en garde :

« Le manque chronique de sommeil ou sa mauvaise qualité multiplie par deux le risque de maladies cardiaques. Dormir, c’est aussi soigner son cœur. »

Prévenir, c’est déjà guérir : gestes simples pour un cœur apaisé

Le cœur, plus qu’un organe, est une responsabilité. Comme le disait Ibn al-Qayyim :

« Le cœur est le roi, et les organes sont ses soldats. Si le roi est sain, ses soldats le seront aussi. »
(Al-Fawâ’id, éd. Dar al-Ma’rifa, p. 56).

Quelques alliés naturels :

L’ail frais, reconnu pour ses vertus circulatoires (Dr. Jean Valnet, La Phytothérapie, Maloine, 2018, p. 134).

L’huile d’olive extra vierge, pilier du régime méditerranéen protecteur du cœur.

Les fruits et légumes colorés, riches en antioxydants.

La marche quotidienne ou le yoga, pour renforcer la pompe cardiaque sans la surmener.

La gestion du stress, par la prière, la méditation ou la respiration consciente.

À lire aussi : 🇧🇯 Présidentielle 2026 : Maître Renaud Vignilé Agbodjo, l’avocat qui veut défier le système

En guise de conclusion

Le cœur est un compagnon fidèle, mais sensible. Il s’épuise du silence de nos négligences.

« Soigner son cœur, c’est écouter la vie elle-même », écrivait le philosophe André Comte-Sponville (Petit traité des grandes vertus, PUF, 2016, p. 201).

Alors, écoutons-le, avant qu’il ne se taise.

imam chroniqueur
Babacar Diop