
Natitingou, Bénin – Lors d’un échange franc avec les acteurs locaux dans la commune de Natitingou, Rachidi Gbadamassi, ministre conseiller à la Défense et à la Sécurité, a livré une déclaration qui ne passe pas inaperçue. Dans une autocritique sans détour de la gouvernance passée, il a salué les réformes engagées par le président Patrice Talon, qu’il oppose au « surplace » et au « populisme » qui, selon lui, ont caractérisé une décennie de gestion politique antérieure.
« Patrice Talon a réussi là où nous avons échoué pendant dix ans. Nous avons fait du surplace, du populisme, laissant les vrais problèmes de développement pour arnaquer le peuple par des prières et des marches », a déclaré Gbadamassi.
Ce propos, d’une rare franchise, s’inscrit dans le cadre d’une tournée de terrain menée par le ministre conseiller dans le Nord du pays. Objectif : rencontrer les autorités locales, évaluer l’état des infrastructures, et discuter des questions sécuritaires dans un contexte régional tendu.
Une rupture assumée
Rachidi Gbadamassi, ancien député et figure politique connue pour son franc-parler, semble marquer une rupture nette avec les pratiques passées dont il a lui-même été acteur. En reconnaissant les limites des approches antérieures, il renforce, par contraste, l’image d’un Patrice Talon réformateur et orienté vers l’action concrète.
Depuis 2016, le président béninois s’est en effet engagé dans une série de réformes majeures, notamment dans les domaines des infrastructures, de la sécurité, de la décentralisation et de la gouvernance économique. Ces efforts ont parfois été critiqués pour leur rigueur, mais ils continuent de séduire une partie de la classe politique désireuse de s’aligner sur une vision de développement plus technique et moins populiste.
Une parole politique qui interpelle
Les propos de Gbadamassi, bien qu’élogieux envers le régime en place, peuvent également être lus comme un message adressé à une certaine classe politique : celle qui peine encore à se réinventer ou à tirer les leçons du passé.
Pour les observateurs, cette sortie médiatique est autant une profession de foi qu’un acte politique calculé : en mettant en lumière les failles du passé, elle valorise les acquis du présent tout en préparant le terrain pour les batailles électorales à venir.
Rédaction : Dunia News
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