RDC : Douze mois de prison avec sursis pour une adjudante ayant posé en uniforme sur ses photos de mariage

L’image aurait pu symboliser la fierté d’une femme soldat, unie dans l’amour et dans le service de son pays. Elle est devenue, au contraire, une affaire disciplinaire. En République démocratique du Congo, l’adjudante Béanche Ebabi a été condamnée à douze mois de prison avec sursis pour avoir diffusé ou laissé diffuser des photos en tenue militaire lors de la préparation de son mariage.
Les clichés, pris le 19 octobre 2025, montrent la jeune militaire souriante, embrassant son fiancé dans une séance photo nuptiale. Rapidement partagés sur les réseaux sociaux, ces visuels ont suscité un flot de réactions : certains internautes y ont vu un bel hommage à la femme en uniforme, d’autres ont dénoncé un « manque de décence » ou une atteinte à l’image de l’armée.
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Le parquet militaire a estimé que la publication violait une directive interne interdisant aux soldats de diffuser des contenus en uniforme sur les plateformes numériques. Ces règles visent à protéger la neutralité, la discipline et la confidentialité des forces armées congolaises, dans un pays encore marqué par des décennies d’instabilité.
Lors de son audition, Béanche Ebabi a affirmé n’avoir jamais autorisé la diffusion publique de ces photos. Elle a plaidé la bonne foi, expliquant qu’il s’agissait de simples préparatifs de mariage. Le tribunal militaire a néanmoins retenu sa responsabilité, prononçant une peine de douze mois de prison avec sursis.
Une décision qui suscite un vif débat au sein de la société congolaise : faut-il protéger la rigueur militaire à tout prix, ou admettre que les soldats restent des êtres humains avec une vie privée ?
Au-delà du cas individuel, l’affaire Béanche Ebabi illustre les tensions croissantes entre institutions et réseaux sociaux sur le continent africain. Dans plusieurs pays, la diffusion d’images en uniforme même dans un cadre civil ou familial est de plus en plus encadrée.
Entre discipline d’État et expression personnelle, les nouvelles générations d’agents publics se retrouvent à naviguer dans un espace numérique où tout geste devient public, amplifié, commenté.
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L’histoire de cette adjudante rappelle que, dans nos sociétés connectées, l’image est désormais une affaire de pouvoir. Et que le respect des règles, aussi strictes soient-elles, doit sans cesse être réinterrogé à la lumière de la dignité humaine et du bon sens.
Celine Dou
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