RDC : Les violences sexuelles atteignent des niveaux alarmants, l’ONU tire la sonnette d’alarme

Un rapport récemment publié par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) met en lumière une aggravation dramatique des violences sexuelles à l’encontre des femmes et des filles dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon Shoko Arakaki, directrice des affaires humanitaires de l’agence, les cas de violences sexuelles liées au conflit ont augmenté de plus d’un tiers en un an.
Lors d’une conférence de presse à Genève, Mme Arakaki a dépeint une réalité glaçante : « Les femmes et les filles sont violées, exploitées et maltraitées dans les camps, pendant leurs déplacements et même au sein de leurs propres communautés. » Elle décrit une population civile piégée dans l’une des crises humanitaires les plus graves au monde, confrontée à une insécurité constante et à l’effondrement des services de base.
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D’après les données relayées par l’Agence Afrique, les abus, l’exploitation et la coercition sexuelle se multiplient dans les camps de déplacés surpeuplés, où les dispositifs de sécurité sont insuffisants. À cette détresse s’ajoutent la faim, le manque de ressources et l’absence de moyens de subsistance, aggravant la vulnérabilité des femmes et des enfants.
Face à cette situation, l’UNFPA appelle la communauté internationale à une mobilisation urgente. Le Plan d’intervention et de réponse humanitaires pour la RDC, estimé à 2,5 milliards de dollars, n’est pour l’instant financé qu’à 16 %. Cette pénurie de ressources compromet la fourniture de soins essentiels et pourrait entraîner, selon l’agence, plus de 6 000 décès évitables d’ici la fin de l’année.
La crise se déroule dans un contexte d’urgence sanitaire croissante, marqué notamment par une recrudescence du choléra signalée par Médecins Sans Frontières (MSF).
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Les projections humanitaires pour 2025 indiquent que 27 millions de Congolais auront besoin d’une aide vitale sur l’ensemble du territoire. L’UNFPA exhorte les parties au conflit à respecter leurs obligations internationales en matière de protection des civils et d’accès humanitaire, en particulier la sécurité des établissements de santé et des corridors humanitaires.
Cette alerte de l’ONU rappelle, une fois encore, l’ampleur du drame humain en cours dans l’est de la RDC, où les femmes demeurent, selon les mots de Shoko Arakaki, « les premières victimes d’une guerre qui ne dit pas son nom ».
-imam chroniqueur
Babacar Diop













